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Insécurité alimentaire : les stocks de nourriture s’épuisent plus tôt que prévu dans le sud de Madagascar

26/12/2025 09:05 © Moov.Mg

Dans le Grand Sud et le Grand Sud-Est de Madagascar, de nombreuses familles font face à des difficultés alimentaires persistantes à la fin de l’année 2025. Selon les perspectives de sécurité alimentaire publiées par FEWS NET le 23 décembre, les ménages pauvres et très pauvres ont épuisé leurs réserves alimentaires plus tôt que d’habitude, dans un contexte marqué par une météo défavorable, des revenus en baisse et une forte dépendance aux marchés.

Une crise alimentaire qui dure

Le rapport indique que la plupart des districts du Grand Sud et du Grand Sud-Est restent en situation de crise alimentaire, classée en phase 3 de l’IPC (la phase de « Crise » de la Classification Intégrée de la Sécurité Alimentaire). Cette situation devrait se prolonger au moins jusqu’en mars 2026. Les difficultés devraient s’accentuer pendant la période de soudure, entre janvier et mars, avant une possible amélioration à partir d’avril, avec l’arrivée des principales récoltes.

Depuis novembre, le début de la saison des pluies a été marqué par des précipitations tardives et mal réparties dans plusieurs zones du Sud et du Sud-Est. Ces conditions ont affecté les cultures et réduit les opportunités de travail agricole. FEWS NET (Famine Early Warning Systems Network) prévoit des pluies inférieures à la moyenne entre décembre et avril. Si cette tendance se confirme, des pertes de récoltes sont à prévoir, ce qui pourrait prolonger les difficultés alimentaires.

Réduction du nombre de repas par jour

Dans le Grand Sud, les ménages pauvres et très pauvres ont consommé leurs stocks de racines et de tubercules plus tôt que lors d’une année normale. Ces aliments, comme le manioc ou la patate douce, jouent un rôle important pour traverser la période de soudure. Leur épuisement oblige les familles à acheter davantage de nourriture sur les marchés, alors que les prix restent élevés à cette période de l’année. Pour faire face au manque de nourriture, de nombreux ménages réduisent le nombre de repas par jour, vendent des biens essentiels ou consomment davantage de fruits sauvages, comme le « raketa ». En parallèle, la baisse de la production agricole limite l’embauche par les ménages mieux lotis, ce qui réduit les possibilités de travail journalier et affaiblit encore les revenus des familles les plus pauvres.

Dans le Grand Sud-Est, les ménages parviennent encore à couvrir leurs besoins alimentaires de base grâce au riz et au poisson hors saison. Toutefois, entre janvier et avril, ils pourraient être amenés à se tourner vers des aliments de substitution, notamment des fruits sauvages comme l’arbre à pain. L’avancée de la saison cyclonique augmente par ailleurs les risques de fortes pluies, de dégâts aux cultures et aux infrastructures, ainsi que de hausse des coûts de transport.

Hausse d’importations de riz

Au niveau national, le taux d’inflation annuel est passé de 7,5 % en septembre à 7,4 % en octobre 2025, selon les données citées par FEWS NET. Le Fonds monétaire international prévoit une poursuite de cette baisse. Cette évolution pourrait légèrement améliorer le pouvoir d’achat et l’accès aux marchés pour les ménages les plus modestes, sans toutefois compenser la perte de revenus liée à la baisse des activités agricoles. Par ailleurs, les importations de riz ont plus que doublé au premier semestre 2025 par rapport à l’année précédente. Une nouvelle hausse est envisagée en cas de mauvaises récoltes entre février et avril 2026. Si ces importations peuvent contribuer à contenir les prix à court terme, elles risquent à moyen terme de fragiliser les revenus des producteurs locaux et des ouvriers agricoles, le riz importé étant généralement moins cher que le riz produit localement.

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