Saison cyclonique 2025–2026 : 10 à 14 tempêtes prévues dans l’océan Indien, Madagascar appelé à la vigilance
Le Centre européen de coordination des réponses d’urgence (ERCC), relevant de la Commission européenne, a publié ses prévisions générales pour la saison cyclonique 2025–2026 dans le sud-ouest de l’océan Indien. Couvrant la période de décembre 2025 à avril 2026, ces projections font état d’une activité proche des moyennes saisonnières à l’échelle régionale.
Activité cyclonique conforme aux moyennes régionales
Selon les prévisions de l’ERCC, entre 10 et 14 tempêtes tropicales ou cyclones devraient se former dans le sud-ouest de l’océan Indien au cours de la saison 2025–2026. Parmi ces systèmes, 5 à 8 pourraient atteindre le stade de cyclone tropical. Ces chiffres s’inscrivent dans la continuité des moyennes observées lors des saisons précédentes, sans signaler d’anomalie majeure à l’échelle du bassin. Les spécialistes rappellent toutefois que l’intensité et la trajectoire des systèmes sont des facteurs déterminants dans l’évaluation des impacts, indépendamment du nombre total de phénomènes attendus.
Les prévisions distinguent plusieurs zones présentant des niveaux de risque différenciés. La partie orientale du bassin, vers les territoires britanniques de l’océan Indien, est identifiée comme une zone à risque de formation supérieur à la normale, avec 6 à 8 tempêtes ou cyclones possibles. Le centre du bassin, incluant notamment Maurice et Rodrigues, devrait connaître une activité légèrement supérieure à la normale, avec 4 à 5 systèmes attendus. À l’inverse, le canal du Mozambique, qui concerne directement Madagascar et les Comores, est classé parmi les zones à risque légèrement inférieur à la normale, avec une estimation de 0 à 2 tempêtes ou cyclones sur l’ensemble de la saison.
Madagascar toujours exposé aux impacts
Malgré ces prévisions relativement modérées, Madagascar demeure vulnérable aux aléas cycloniques. La position géographique de la Grande Île la place sur des trajectoires potentielles de systèmes se formant à l’est de l’océan Indien et se déplaçant vers l’ouest. Les régions côtières, en particulier à l’est et au nord, restent les plus exposées. Par ailleurs, même en l’absence d’un nombre élevé de cyclones, les effets indirects, notamment les pluies intenses, constituent un risque majeur pour les populations et les infrastructures. Les projections pour la période de décembre à avril indiquent que certaines zones de Madagascar pourraient enregistrer des cumuls de précipitations élevés, localement supérieurs à 1 500 millimètres. Ces volumes de pluie, souvent concentrés sur de courtes périodes lors du passage de tempêtes tropicales ou de perturbations associées, peuvent provoquer des inondations, des glissements de terrain et des pertes agricoles significatives. Les prévisions soulignent ainsi que le niveau de risque ne dépend pas uniquement de la fréquence des cyclones, mais aussi de la distribution et de l’intensité des précipitations.
L’ERCC met également en avant l’influence de la température de surface de la mer, un facteur clé dans le développement et l’intensification des systèmes tropicaux. Des anomalies de température légèrement supérieures à la normale sont observées dans certaines zones du bassin, un contexte susceptible de favoriser le renforcement des tempêtes lorsqu’elles se forment. En conclusion, la saison cyclonique 2025–2026 s’annonce globalement conforme aux standards régionaux. Pour Madagascar, cette situation ne réduit pas la nécessité d’une vigilance soutenue.


