Projet DeSIRA+ OI : Vers un renforcement de la coopération pour améliorer la sécurité alimentaire dans la région
Le lancement de DeSIRA+ OI réunit une centaine d’acteurs agricoles pour mutualiser les innovations agroécologiques et consolider la sécurité alimentaire régionale. Les bénéficiaires sont Madagascar, Comores, Maurice et Seychelles.
Une dynamique régionale qui dépasse les frontières insulaires
Au cœur de l’océan Indien, là où les chocs climatiques et les dépendances alimentaires fragilisent les populations, le projet DeSIRA+ OI s’annonce comme un tournant. Dans la salle du centre de conférence mauricien, chercheurs, institutions et opérateurs agricoles échangent avec une même conviction : la durabilité des systèmes alimentaires ne peut se construire qu’à plusieurs. Le Cirad, qui pilote le projet pour cinq ans, met en avant la complémentarité des îles et la nécessité de valoriser des techniques déjà éprouvées sur le terrain.
Pour Madagascar, ce lancement sonne comme une opportunité stratégique. L’agriculture familiale, pilier économique pour plus de 70 % des ménages, reste vulnérable aux sécheresses répétitives du Sud, à l’érosion des sols et aux variations climatiques extrêmes. DeSIRA+ OI permettra de capitaliser sur les solutions déjà mises en place dans le pays. Notamment, l’agroforesterie, les cultures associées, le compostage amélioré, les semences locales résilientes et de les transformer en modèles à large échelle. L’objectif n’est pas seulement de produire plus, mais de produire mieux, en respectant les sols et en renforçant l’autonomie des communautés rurales.
Deux composantes pour passer du terrain à la transformation
Le projet repose sur deux axes complémentaires. Le premier consiste à recenser, comparer et documenter les innovations agroécologiques existantes dans les îles de la région : Madagascar, Comores, Maurice et Seychelles. Cette capitalisation permettra de comprendre ce qui fonctionne réellement dans les champs, du plateau de l’Imerina aux zones arides de l’Androy.
Le second axe est une mise à l’échelle via un appel à projets, destiné à donner une visibilité régionale aux initiatives locales. Les réseaux comme la PRéRAD-OI soutiendront cette intelligence collective, tandis que La Réunion et Mayotte contribueront par l’expertise technique.
Le projet est financé à hauteur de 7 millions d’euros dont 5 millions de l’Union européenne et 2 millions de l’AFD.



