Changement climatique : La vie des enfants africains est menacée, alerte l'UNICEF
Un nouveau rapport du Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) révèle que les enfants de 48 des 49 pays africains évalués courent un risque élevé ou extrêmement élevé de subir les effets du changement climatique, en raison de leur exposition et de leur vulnérabilité aux cyclones, aux vagues de chaleur et à d'autres chocs climatiques et environnementaux.
17 des 20 pays les plus vulnérables
Le rapport, intitulé "Time to Act: African children in the climate change spotlight" ( Il est temps d’agir : les enfants africains sous les projecteurs sur le changement climatique), est sorti à la veille du Sommet africain sur le climat, qui se tiendra du 4 au 6 septembre à Nairobi, au Kenya. Il appelle les dirigeants africains et mondiaux à prendre des mesures urgentes pour protéger les enfants contre les impacts du changement climatique et à renforcer leur résilience. Selon le rapport, l'Afrique est le continent le plus touché par le changement climatique, malgré sa contribution minime aux émissions mondiales de gaz à effet de serre. Le continent abrite 17 des 20 pays les plus vulnérables au changement climatique au monde. Les enfants africains sont particulièrement exposés aux risques de sécheresse, d'inondation, de tempête, de famine, de maladie, de déplacement et de conflit.
2,4 % des financements mondiaux
Le rapport souligne que le changement climatique menace non seulement la survie des enfants, mais aussi leur développement et leur potentiel. Il met en évidence les effets néfastes du changement climatique sur la santé, la nutrition, l'éducation, la protection et l'eau des enfants. On estime, par exemple, que d'ici 2040, un enfant sur quatre à travers le monde vivra dans des régions où les ressources en eau seront rares. Le rapport appelle, ainsi, à une action immédiate et à long terme pour atténuer les effets du changement climatique sur les enfants africains et pour renforcer leur capacité d'adaptation. Il recommande notamment de réduire les émissions de gaz à effet de serre, d'accroître le financement de l'adaptation au climat, de renforcer les systèmes sociaux et environnementaux, de promouvoir la participation des enfants aux décisions qui les concernent et de soutenir la recherche et l'innovation. À savoir qu'actuellement, seuls 2,4 % des financements mondiaux de la lutte contre le changement climatique ciblent les enfants.
Pauvreté et changement climatique
Parmi les pays africains, Madagascar est l'un des plus exposés et des plus vulnérables au changement climatique. La Grande Île fait face à des phénomènes météorologiques extrêmes, tels que les cyclones, les inondations, les sécheresses et les vagues de chaleur. Ces événements ont des conséquences désastreuses sur la population, notamment sur les enfants. Selon l'UNICEF, les conditions de vie des enfants malgaches se sont détériorées au cours des dernières années. Le pays affiche l'un des taux de malnutrition chronique les plus élevés au monde, avec près de 40 % des enfants de moins de cinq ans souffrant d'un retard de croissance, selon l'Enquête démographique et de santé (EDS) de 2021. Madagascar fait partie des dix premiers au monde où l’enfant est le plus à risque de subir les effets du changement climatique, a indiqué l’UNICEF, dans un communiqué diffusé dans le cadre de la COP27, en 2022. Et selon une recherche de Save the Children, plus de 9 millions d’enfants à Madagascar, soit 73% des enfants du pays, vivent avec le double impact de la pauvreté et de l’urgence climatique.
L'UNICEF appelle à une plus grande solidarité internationale pour soutenir les efforts des pays africains pour protéger les enfants contre les impacts du changement climatique. L'agence onusienne espère que le Sommet africain sur le climat sera l'occasion de mobiliser les ressources et les engagements nécessaires pour faire face à cette crise croissante.
