Cyberintimidation : torture morale sur les réseaux sociaux, impliquant 1 adolescent sur 3
La cyberintimidation, une réalité qui touche environ un ado sur trois dans le monde, s'est répandue à travers les réseaux sociaux et l'environnement numérique. Selon un expert indépendant des Nations Unies, cette forme insidieuse de harcèlement constitue un grave problème mondial.
Le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme (HCDH) déclare que plus de 130 millions d'élèves, dont un sur trois âgé de 13 à 15 ans, en sont les victimes.
Empreinte numérique durable
La cyberintimidation prend différentes formes, notamment le flaming (insultes en ligne), le harcèlement (messages répétitifs et offensants), l'exclusion (bloquer une personne des listes d'amis) et le cyberharcèlement (traque via des messages menaçants). Malheureusement, elle peut également impliquer la diffusion de photos nues sans consentement, notamment à caractère sexuel. L'anonymat du monde en ligne permet à la cyberintimidation de prospérer, contrairement aux brimades traditionnelles qui ont souvent des témoins. Cette forme d'intimidation laisse une empreinte numérique durable qui peut avoir des conséquences graves sur la vie des victimes. Les enfants victimes de cyberintimidation sont plus susceptibles de connaître des résultats scolaires médiocres, de souffrir de problèmes de santé mentale. Dans les cas les plus tragiques, la cyberintimidation peut conduire au suicide.
Sensibiliser davantage les enfants
À Madagascar, les défis liés à la cyberintimidation sont réels. Selon une étude réalisée par ECPAT France en 2021, environ 78 % des enfants âgés de 9 à 17 ans utilisent Internet, tandis que 58 % se connectent plus de 5 fois par semaine. Plus préoccupant encore, 82 % de ces jeunes passent plus de 2 heures en ligne à chaque connexion. Cependant, seulement la moitié des parents de ces enfants sont utilisateurs d'Internet, et seulement 57 % d'entre eux se soucient de l'utilisation des médias sociaux par leurs enfants. Ces chiffres révèlent un écart inquiétant entre la réalité de l'utilisation d'Internet par les enfants et la compréhension de leurs parents à ce sujet. Face à cette réalité, les Nations Unies demandent aux gouvernements d'appliquer des lois strictes contre la cyberintimidation et de sensibiliser davantage les enfants aux dangers en ligne.
Environnement en ligne sécurisé
Le Fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF), en collaboration avec le gouvernement malgache, s'efforce de mettre en place des interventions de prévention et de réponse contre l'exploitation et les abus sexuels en ligne. Des actions sont prévues pour renforcer les infrastructures nationales, sensibiliser les enfants et les adolescents à la violence en ligne, promouvoir la masculinité positive et consolider les progrès réalisés jusqu'à présent. Ces actions comprennent, notamment, l'opérationnalité de la ligne verte 147 et du site Arozaza, qui fournissent un soutien essentiel aux enfants victimes. En fin de compte, la lutte contre la cyberintimidation nécessite une collaboration continue entre les gouvernements, les organisations internationales, les écoles, les parents et les enfants. Il est essentiel de sensibiliser, de prévenir et de soutenir les victimes pour créer un environnement en ligne sûr et sécurisé pour tous les enfants, où ils peuvent s'épanouir sans crainte.