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Nationale

Co-financement des vaccins : GAVI et la société civile appellent l’État à pérenniser l’engagement budgétaire

01/05/2025 16:32 © Moov.Mg

Une délégation conduite par la représentante de GAVI à Madagascar, Anaïs Colombini, a rencontré ce 30 avril 2025 les députés des Commissions santé et finances, ainsi que les représentants du consortium de la société civile HINA, NOSYW et CCOC. Tous appellent à la poursuite des efforts nationaux en matière de cofinancement des vaccins, un enjeu essentiel de santé publique pour la Grande Île.

Vaccination : un moyen sûr de prévention

La rencontre qui s’est tenue hier à l’Assemblée Nationale Tsimbazaza, entre les représentants de l’Alliance mondiale pour les vaccins et la vaccination (GAVI), les membres du consortium des sociétés civiles HINA, NOSYW et CCOC, et les députés des Commissions de la santé publique et des finances, a permis de faire le point sur l’état du financement vaccinal à Madagascar. L’événement intervient à un moment clé, à la veille de l’ouverture de la première session ordinaire de l’Assemblée nationale. Une occasion, selon le député Lova Rajaobelina, président de la Commission de la santé publique au niveau de l’Assemblée Nationale, d’intensifier le plaidoyer auprès de l’Exécutif pour renforcer la part de l’État dans l’achat des vaccins. « La vaccination reste l’un des moyens les plus sûrs de prévention, surtout pour les enfants vulnérables », a-t-il affirmé.

Anaïs Colombini, représentante de GAVI à Madagascar, a salué l’engagement du pays, rappelant que « Madagascar a toujours honoré ses obligations et ses engagements » dans le cadre du partenariat avec GAVI. L’organisation finance actuellement 89 % des coûts liés à l’achat des vaccins, tandis que l’État malgache en assure 11 %, notamment pour les nouveaux vaccins introduits.

Un engagement budgétaire à renforcer

Pour l’année 2025, le besoin total de financement s’élève à 4 millions de dollars américains. À ce jour, 3 millions ont déjà été budgétés dans la loi de finances initiale. Le déficit restant pourrait être couvert dans le cadre de la loi de finances rectificative. « On ne peut pas arrêter la vaccination. En cas de rupture de stock, les conséquences seraient graves pour les enfants. Mais grâce à l’engagement du gouvernement, des partenaires et de la société civile, nous espérons éviter ce scénario », a-t-elle indiqué.

La représentante de GAVI a également souligné l’importance du rôle des parlementaires dans le vote des lois de finances, qui déterminent les allocations budgétaires en faveur de la santé. Elle a rappelé que certains vaccins, tels que le BCG ou le vaccin oral contre la poliomyélite, sont entièrement financés par l’État malgache depuis plusieurs années, sans aide extérieure, preuve de la capacité du pays à assumer ses responsabilités. GAVI poursuit son objectif de rendre accessibles de nouveaux vaccins à moindre coût, tout en insistant sur la nécessité pour les États de garantir la gratuité des vaccins obligatoires, socle de toute politique de santé publique.


Copyright Image : © Hina

Diversifier les sources de financement

Le consortium des sociétés civiles HINA, NOSYW et CCOC, représenté par Miarosata Rakotonirina, a souligné les avancées obtenues grâce à un plaidoyer constant. « Une hausse de 50 % du budget national alloué aux vaccins traditionnels a été enregistrée dans la loi de finances 2025, et le cofinancement avec GAVI est désormais bien inscrit », a-t-il affirmé. Ces résultats sont le fruit d’une collaboration étroite entre la société civile, l’administration centrale et les autorités locales. Ils permettent aussi d’accompagner l’introduction de nouveaux vaccins comme celui contre le papillomavirus humain (HPV), qui a accru les besoins de financement.

Pour renforcer la soutenabilité du système, la société civile plaide pour l’exploration de pistes complémentaires. « L’introduction de nouveaux impôts ou taxes peut être une solution directe pour générer des ressources », estime Miarosata Rakotonirina. Il appelle également à impliquer le secteur privé dans cet effort collectif. Selon lui, le secteur privé a tout intérêt à s’engager, car une population en bonne santé favorise les investissements et la croissance. Cette implication s’inscrit aussi dans une démarche de responsabilité sociétale des entreprises, avec des retombées positives à moyen et long terme. Les ressources étant limitées, la coordination entre les partenaires, les autorités publiques et les acteurs communautaires reste essentielle pour maximiser l’impact des financements disponibles. L’objectif commun est clair : pérenniser l’accès gratuit et équitable aux vaccins pour tous les enfants à Madagascar. Le cofinancement national, soutenu par les partenaires comme GAVI, doit ainsi être renforcé et inscrit dans une vision durable du développement du système de santé.



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