Droits à la santé sexuelle : en recule dans le monde, en progrès à Madagascar
Des experts indépendants de l'ONU ont sonné l'alarme sur le recul des droits à la santé sexuelle et reproductive dans le monde, la veille de la Journée Mondiale de la Contraception, célébrée chaque 25 septembre. Ils ont mis en évidence la discrimination persistante et les atteintes politiques et idéologiques aux droits des femmes, tout en rappelant que le droit à la santé reproductive est intimement lié à d'autres droits fondamentaux, tels que le droit à la vie, à la santé, à l'éducation et à l'égalité.
Taux de prévalence contraceptive en hausse
Madagascar a réalisé des progrès considérables en matière de planification familiale, avec un taux de prévalence contraceptive en hausse et un engagement en faveur du partenariat mondial Family Planning 2030 (FP 2030). Les objectifs ambitieux de Madagascar d'ici 2030 incluent un taux de prévalence contraceptive moderne pour les femmes en union de 60%, un taux de besoins non satisfaits en planification familiale de 8%, et un indice synthétique de fécondité égal à 3. Selon le rapport du ministère de la Santé Publique, 1 137 233 femmes sont convaincues d'utiliser la planification familiale, si le pourcentage des bénéficiaires est actuellement de 54%.
Technologie et innovation pour lutter contre les inégalités
Les crises humanitaires et les conflits accroissent les risques de violations des droits en matière de santé sexuelle et reproductive, touchant particulièrement les femmes et les filles, ainsi que d'autres groupes vulnérables. Les experts des Nations Unies appellent à l'accès continu aux soins reproductifs, à la formation des prestataires de soins et à une éducation sexuelle complète pour permettre des choix autonomes. Les innovations technologiques et les technologies numériques peuvent jouer un rôle crucial. Madagascar a fait des pas significatifs dans ce sens, en utilisant des technologies innovantes. Au mois de février, l'UNFPA et le Ministère de la Santé Publique ont lancé un projet révolutionnaire de distribution de produits de santé sexuelle et reproductive par drone, dans les zones enclavées du Grand Sud et du Sud-Est de Madagascar. Cette initiative démontre comment l'innovation et la technologie peuvent surmonter les inégalités en élargissant l'accès aux soins, même dans les régions les plus reculées.
Loi sur l'interruption thérapeutique de grossesse
En outre, les experts indépendants de l’ONU ont exprimé leur inquiétude face à la situation dans de nombreux pays. Ils recommandent vivement aux États d’engager des ressources pour assurer l’approvisionnement durable et l’accès aux méthodes contraceptives modernes, y compris la contraception d’urgence, ainsi que l’accès à l’avortement légal et sûr. En ce qui concerne Madagascar, la législation restrictive concernant l'avortement demeure un défi majeur. L'examen du projet de loi sur l'interruption thérapeutique de grossesse a été retardé à plusieurs reprises. Cependant, cette loi est cruciale pour protéger la santé des femmes et l’intégrité des médecins. Malgré les oppositions, son adoption est essentielle pour sauver des vies.