Santé infantile : Madagascar innove dans le dépistage de la carence en fer chez les tout-petits
Madagascar a lancé un projet pionnier de dépistage non invasif de la carence en fer chez les enfants, sous la coordination du Ministère de la Santé Publique et de ses partenaires.
Un défi sanitaire national : des chiffres qui parlent
La Journée mondiale de la carence en fer a rappelé à quel point ce problème est ancré dans la réalité malgache. Les données de l’Enquête Nationale 2024 sont alarmantes : 42 % des enfants âgés de 6 à 59 mois sont anémiques, dont 17 % en raison d’une carence en fer.
Ces chiffres ne sont pas que des statistiques. La carence en fer, maladie silencieuse, entraîne un retard de croissance, une sensibilité accrue aux infections, une fatigue persistante et surtout un impact irréversible sur le développement cognitif. Elle compromet l’avenir scolaire et social des enfants dès leurs premières années. À l’échelle d’un pays jeune comme Madagascar, elle devient un enjeu de développement humain majeur.
Le lancement du projet arrive donc à un moment crucial : détecter tôt pour protéger la génération qui construira Madagascar demain.
Dépistage innovant et collaboration multisectorielle
Le dispositif repose sur plusieurs piliers complémentaires. D’abord, un dépistage non invasif grâce à la technologie Masimo, évitant les prélèvements douloureux et facilitant l’acceptation des parents. Ensuite, un questionnaire nutritionnel digital pour mieux documenter les habitudes alimentaires et les facteurs de risque. Le projet prévoit également la formation du personnel de santé et la mise en place d’outils de suivi modernes, afin d’assurer la continuité du diagnostic.
Dans sa phase pilote, il sera déployé dans 26 établissements de santé de la région Analamanga, avant une extension progressive dans d’autres régions. Blédina, OPHAM et la SOMAPED se sont engagés aux côtés du Ministère, illustrant une mobilisation publique, privée et scientifique.
Lors des interviews accordées, Dr Kamel Guerza, Pr Annick Robinson, Dr Philippe Egraz, Dr Faly Rakotoson et Dr Rajoelina Miary Toky Herindrainy ont insisté sur un point : prévenir l’anémie ferriprive, c’est protéger la santé et l’avenir des enfants.
Ce projet n’est pas seulement une initiative médicale. C’est un acte de responsabilité collective, une bataille pour que chaque enfant ait la chance de se développer pleinement.



