Résistance aux antimicrobiens : Vingt laboratoires de Madagascar évalués, pour améliorer la détection
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS), en collaboration avec le ministère de la Santé Publique, a conduit une évaluation des capacités des laboratoires de surveillance dans plusieurs régions de Madagascar. Cette initiative vise à améliorer la détection et la réponse face à la résistance aux antimicrobiens, un enjeu majeur pour la santé publique mondiale.
Dans le cadre de la lutte contre la résistance aux antimicrobiens (RAM), une mission conjointe composée de trois consultants internationaux, du laboratoire national LA2M et d’experts de l’OMS a parcouru six régions de la Grande Île : Vakinankaratra, Analamanga, Boeny, DIANA, Atsinanana et Atsimo-Andrefana, pour évaluer vingt laboratoires de surveillance. Cette évaluation a permis d’analyser les capacités techniques, organisationnelles et logistiques de ces structures afin de déterminer leur aptitude à détecter, confirmer, rapporter et interpréter les cas de résistance aux antimicrobiens. Les résultats obtenus serviront à orienter les actions futures pour renforcer le système de surveillance dans tout le pays.
La résistance aux antimicrobiens, un défi de santé publique
La résistance aux antimicrobiens (RAM) représente aujourd’hui l’un des plus grands défis de santé publique au niveau mondial. Elle réduit l’efficacité des traitements courants contre les infections et met en danger des décennies de progrès médicaux. À Madagascar, le phénomène préoccupe particulièrement les autorités sanitaires. Avec le soutien de l’OMS, le pays a mis à jour son guide national de prescription des anti-infectieux afin de promouvoir une utilisation plus rationnelle des médicaments. Une enquête de prévalence sur l’usage des antimicrobiens a également été réalisée pour mieux comprendre les pratiques dans les établissements de santé.
Prévenir la propagation des maladies infectieuses
Les actions de Madagascar s’inscrivent dans l’approche « One Health », qui considère la santé humaine, animale et environnementale comme interdépendantes. Cette stratégie vise à prévenir la propagation des maladies infectieuses et à limiter l’émergence de nouvelles résistances.
Dans un contexte marqué par la déforestation et les effets du changement climatique sur la biodiversité, cette approche intégrée prend tout son sens. Elle permet de mieux anticiper les risques sanitaires liés aux interactions entre l’homme, l’animal et l’environnement.
L’évaluation des laboratoires de surveillance constitue une étape importante dans la mise en place d’un réseau national performant capable de détecter précocement les cas de résistance aux antimicrobiens.


