Barea - Leopards - Madagascar a une revanche à prendre

La République Démocratique du Congo évoque certainement un très mauvais souvenir pour l’équipe nationale. En juin 2016, les Barea s’étaient lourdement inclinés devant les Léopards (1-6). Leur première défaite au stade Alexandre Rabemananjara de Mahajanga. Et de loin la plus humiliante de ces dix dernières années toutes compétitions confondues. « Nous voulons notre revanche ! » Voilà le discours des Barea actuellement à Alexandrie. Et ce, à l’aube des retrouvailles avec les Congolais, en huitièmes de finale de la CAN.

Il y a trois ans, le contexte était différent. Au moment d’affronter la RD Congo pour ce match comptant pour la dernière journée des éliminatoires de la CAN 2017, la Grande île était déjà éliminée de la course à la qualification. Il ne faut pas oublier que plusieurs cadres manquaient aussi à l’appel, notamment Faneva, Carolus, Anicet et Njiva. La sélection malgache, dirigée par Franck Rajaonarisamba à l’époque, avait pris l’eau dès la première mi-temps, en encaissant trois buts. À la pause, la rencontre était déjà pliée.

Ce dimanche, les Barea afficheront un tout autre visage, au moment de fouler le gazon de l’Alexandria Stadium. Celui de la révélation de la CAN, en pleine confiance et « capable de battre n’importe quel adversaire sur un match à élimination directe », d’après les mots de Nicolas Dupuis. Certes, la suspension de Marco et la probable indisponibilité de Bapasy constitueront un handicap. Mais le technicien français compte sur la profondeur de son banc pour y pallier.

De son côté, la RD Congo n’est pas vraiment au mieux. Les Léopards ont eu une entame de tournoi laborieuse, avec deux revers de rang. Ils doivent leur qualification à une large victoire (4-0) sur le Zimbabwe, durant la troisième et dernière journée de la phase de groupe. Un succès qui a suscité une certaine controverse, en raison des soupçons de corruption apparus dernièrement. Autant de paramètres qui feront de la confrontation avec Madagascar une affiche à part. Coup d’envoi à 18 heures, heure locale, 19 heures, heure malgache.

Remplacements : Le banc malgache à l’épreuve
La formation à trois milieux de terrain de Nicolas Dupuis a fonctionné à merveille contre le Nigéria. Abel Anicet en sentinelle, Amada et Marco devant à la pointe du triangle, ont formé un rideau quasi infranchissable pour les Super Eagles et ont exercé un pressing constant. Ce fut une formidable démonstration d’expression collective dans l’entrejeu. À tel point que les Nigérians n’ont eu que très peu d’occasions. À chaque phase offensive, il y avait soit un des trois milieux pour intercepter une passe, soit un pied qui traine pour bloquer le porteur du ballon.

Mais voilà, Marco a reçu un nouveau carton jaune, dimanche soir. Son deuxième avertissement, après celui reçu contre la Guinée lors de la première journée. Le joueur du Charleroi SC manquera donc les huitièmes de finale. Dupuis n’a pas manqué de souligner que c’était « le principal problème pour le prochain match ». Il a complètement raison. Et il n’est pas le seul à s’en inquiéter.
Durant la phase de groupe, Rayan est entré au cours de la deuxième période à chaque fois. À l’heure actuelle, le plus jeune de l’effectif est pressenti pour intégrer le onze de départ, pour les huitièmes de finale de dimanche. Ce devrait être du poste pour poste dans ce cas. D’un autre côté, Dax peut aussi prétendre à une place de titulaire. Si l’on poursuit sur cette projection, l’hypothèse la plus probable serait ainsi un changement de formation, passant alors du 4-3-3 à un 4-2-3-1. Amada descendrait au niveau d’Anicet, le joueur de Kaiser Chiefs évoluerait en tant que milieu offensif axial et il n’y aurait pas de changement sur les côtés et en pointe.

Depuis le coup d’envoi de la compétition, Dupuis a toujours démarré avec le même onze. Pour gérer l’accumulation de la fatigue, la blessure de Bapasy et la suspension de Marco, le technicien français aura besoin de l’apport des remplaçants. Un nouveau défi pour la Grande île, qui évaluera ainsi sur la profondeur de son banc.

Nicolas Dupuis : « Jouer notre jeu sans pression »
Logiquement, la dernière confrontation entre Madagascar et la République Démocratique du Congo a été abordée, durant la conférence de presse d’avant-match, hier à l’Alexandria Stadium.
Pour rappel, cette rencontre, qui s’était jouée à Mahajanga en 2016, s’était conclue sur un revers humiliant pour les Barea. « Cette défaite est restée dans la gorge », affirme Nicolas Dupuis. Pour sa part, Abel Anicet Andrianantenaina a souligné qu’il « ne faut plus penser au passé ». Et il a raison. Ce dimanche, les retrouvailles entre les deux nations se tiendront dans un tout autre contexte.
Dupuis se montre confiant, en vue de ces huitièmes de finale : « Nous sommes capables de réaliser de belles choses, comme nous l’avons déjà fait auparavant. Il ne faut pas se stresser… La RD Congo possède des qualités physiques et de la puissance. Mais Madagascar aussi dispose de qualité tactique. Nous devons continuer à être humble, à être le Petit Poucet. Nous allons jouer notre jeu sans pression. »

Autre atout pour les Barea, l’expérience de ces cadres, dont Anicet bien évidemment. « J’apporte mon expérience des grandes compétitions. Ça fait trop bien d’évoluer dans cette sélection nationale. Nouas allons emmener l’équipe le plus loin possible », lance-t-il à ce propos.

CAN 2021 : Madagascar dans le pot n°3
Alors de la CAN 2019 bat son plein actuellement, en Égypte, la Confédération Africaine de Football a déjà un œil sur l’édition 2021. Celle-ci se tiendra au Cameroun. Le tirage au sort des éliminatoires est prévu pour ce jeudi 18 juillet, en marge de l’assemblée générale ordinaire de la CAF. À deux semaines de l’échéance, la répartition des chapeaux, basée sur le classement de chaque nation, a déjà fuitée. Madagascar se retrouvera ainsi dans le pot n°3. La Grande île y évoluera en compagnie de onze autres pays, en l’occurrence le Zimbabwe, la République Centrafricaine, la Namibie, la Sierra Léone, le Mozambique, la Guinée-Bissau, l’Angola, le Malawi, le Togo, le Soudan et la Tanzanie. Pour les qualifications de la CAN 2019, les Barea avaient dû passer par le tour préliminaire. Ce ne sera plus le cas cette fois-ci. Seules les équipes du pot n°5 devront s’affronter entre elles, dans le cadre de cette première étape.
Au total, quarante huit formations prendront part à ces éliminatoires. Elles seront départagées en douze groupes de quatre. Au terme des six journées au programme, les deux premières iront à la phase finale du sommet continental.