Biodiversité - Des microcèbes à découvrir
Après Washington et Paris, c’est au tour de Madagascar d’organiser la troisième édition de « Mouse Lemur Workshop ».
Nos forêts renferment des espèces endémiques, encore non découvertes. Des biologistes ont annoncé que de nouvelles espèces des plus petits lémuriens au monde sont à découvrir. L’étude génétique de quelques individus est en cours, pour confirmer s’il s’agit réellement de nouvelles espèces ou non. « Nous avons actuellement vingt-quatre espèces de microcèbes endémiques répartis dans les zones forestières de Madagascar. Ce chiffre va certainement augmenter. Plusieurs forêts n’ont pas encore été investies par les chercheurs », affirme Fanomezana Mihaja Ratsoavina, enseignant-chercheur auprès de la Faculté des Sciences. C’était à Ankatso, hier, dans le cadre de la troisième édition de la Rencontre scientifique internationale sur les microcèbes ou « Mouse Lemur Workshop », organisée par la mention Zoologie et biodiversité animale de l’université d’Antananarivo.
Ces petits mammifères, d’un poids moyen de 90 grammes, et qui vivent à l’état naturel, sont menacés d’extinction. 50 % d’entre eux vivent déjà dans une zone restreinte alors que la déforestation est difficile à circonscrire. À ce rythme, leur habitat naturel se dégradera, engendrant un dérèglement de leur mode de vie. Bien que ces primates nocturnes n’intéressent, en général, que les touristes scientifiques, du fait qu’ils sont difficilement repérables dans la forêt, leur disparition n’est pas propice. « La perte d’une seule espèce présente une grande perte mondiale », enchaine ce membre de l’association Ecofaune.
Zafimahery Rakotomalala, responsable de la mention Zoologique et biodiversité animale explique, que ces lémuriens assurent la conservation forestière. Plusieurs scientifiques utilisent, par ailleurs, les microcèbes comme modèles génétiques. « Ils possèdent le potentiel de transformer le domaine de la génétique et de servir de modèle idéal pour de nombreux domaines de la biologie, du comportement et de la médecine en incluant les maladies cardiovasculaires et la maladie d’Alzheimer », lit-on dans un article sur ces petits lémuriens.
À Madagascar, les activités des chercheurs et des étudiants-chercheurs se limitent à la collecte des matières génétiques, à l’étude du mode de vie des animaux. « Le côté technique, comme l’étude moléculaire, est généralement fait par les chercheurs étrangers. Le laboratoire à Madagascar est rudimentaire et vétuste. Et même pour effectuer des recherches, les étudiants dépendent généralement des chercheurs étrangers. Les chercheurs malgaches ne sont pas soutenus financièrement par l’État, alors que nous en avons grand besoin », lancent ces biologistes. Hier et ce jour, les biologistes, les primatologues et les chercheurs nationaux et ceux qui sont venus d’Allemagne, de France, de Portugal, des États-Unis, partagent des connaissances et des informations relatives à la biologie et à la conservation des microcèbes.