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Economie

Filière avicole : Réduction de 50% du nombre de cheptels, faute de disponibilité de maïs

27/06/2023 08:31 © Midi Madagasikara

L’élevage de poulets de chair et de poules pondeuses constitue une filière porteuse à Madagascar mais il est en nette dégradation depuis ces dernières années en raison de la flambée des prix des matières premières, notamment le maïs, destinées à l’alimentation animale.

Le prix du maïs a connu une hausse exorbitante atteignant actuellement 2 800 Ar le kilo alors que le prix aux producteurs varie entre 800 Ar et 1 000 Ar le kilo. « Nous dénonçons ainsi une forte spéculation de ce produit de base utilisé pour la fabrication de provende suivie d’une rétention de stock, entraînant un problème de disponibilité du maïs sur le marché. Ce qui a engendré une augmentation du coût de production des éleveurs. Cependant, le prix des œufs et du poulet de chair mis en vente sur le marché local, ne peuvent pas suivre ce même rythme ascendant étant donné l’effritement du pouvoir d’achat des consommateurs. En conséquence, plusieurs éleveurs ont été contraints de réduire de 50% le nombre de leur cheptel faute de rentabilité et de la disponibilité de ce maïs. D’autres se sont même convertis dans d’autres secteurs d’activité. De nombreux poussins d’un jour ont ainsi été tués car les prix des matières premières destinées à leur alimentation, ne sont plus à la portée des éleveurs. En outre, de grandes quantités d’œufs ont été déterrées une fois que leur délai de conservation ne dépassant pas un mois, a expiré, et ce, faute de preneurs ». La Secrétaire générale de l’InterProfession Aviaire de Madagascar (IPA), Mira Rakotondrandria, l’a évoqué lors d’une conférence de presse qui s’est tenue récemment à son siège à Ivato.

Un gap de 150 000 tonnes par an

Et elle ajoute que le prix du maïs n’a cessé de flamber en l’espace de quelques mois. « Cela risque encore de croître jusqu’à 3 000 Ar le kilo d’ici à la fin de l’année compte tenu de la situation actuelle qui ne fait que favoriser les spéculateurs. En outre, la production de maïs tournait autour de 266 700 tonnes l’année dernière alors que les besoins, rien que pour la filière aviaire se chiffrent à 400 000 tonnes par an, soit un gap de 150 000 tonnes de maïs par an. Les produits issus de la filière aviaire ne seront ainsi plus compétitifs en raison de cette hausse incessante du coût de production des éleveurs. Si jamais cette filière porteuse ne cesse de se dégrader, la forte dépendance de Madagascar en importation de produits alimentaires s’accentuera car le poulet et les œufs s’y ajouteront. Cependant, le marché local est loin d’être saturé puisque les Malgaches ne consomment que 20 œufs par habitant par an contre un œuf par personne par jour selon les recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé. Concernant le poulet, la population malgache n’en consomme que 2,5 kg/an/habitant alors que la consommation moyenne mondiale s’élève à 14 kg/habitant/an », a-t-elle enchaîné.

Importation de maïs non concassé

Dans la même foulée, « Madagascar dispose de tout un potentiel permettant de satisfaire la demande des îles voisines qui s’approvisionnent en poulets au Brésil alors qu’on est à proximité d’eux. Il est à rappeler que l’élevage de poulets de chair et de poules pondeuses est actuellement une filière bien structurée et organisée. Les cheptels sont indemnes de maladies tandis que de nombreux acteurs, surtout les éleveurs, se professionnalisent davantage. C’est également une source de revenu rapide et durable qui permet de créer de nombreux emplois étant donné qu’il s’agit d’un élevage à cycle court contribuant à l’atteinte de l’autosuffisance alimentaire de Madagascar », d’après toujours les explications de Mira Rakotondrandria. Mais face à cet état de fait, l’Interprofession Aviaire de Madagascar a fait un plaidoyer en réclamant l’importation de maïs non concassé en vue de sauver cette filière aviaire en nette dégradation, et ce, en attendant le renforcement de la production de maïs au niveau local. Par ailleurs, « nous demandons à l’Etat de détaxer ces importations de maïs pour que cette matière première soit à la portée des éleveurs. Il en est de même pour les importations de soja, un autre intrant nécessaire pour la fabrication de provendes destinées à l’alimentation animale. En effet, les droits de douane s’élèvent à 5%, sans compter la TVA de 20% », a-t-elle conclu.

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