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Culture

Café-histoire - L’histoire des premières élites livrée au public

30/07/2019 05:57 © Moov

Méconnue par la plupart des Malgaches, l’histoire de leurs premières élites a été le thème du Café-histoire tenu samedi au Musée de la photo à Andohalo. Le sujet a capté l’attention de l’assistance.


Enrichissant. L’exposé de Rintsamahefa Rabemanantsoa sur Les Roambinifololahy « La première élite malgache » au XIXe siècle, lors de la onzième édition du Café-histoire du Musée de la photo à Andohalo qui s’est tenu le samedi 27 juillet matin, a satisfait la curiosité du public présent. Une discussion s’ensuivit,  animant ainsi ce moment de causerie conviviale et décontractée.
Avec aisance et dans une parfaite maîtrise de son sujet, Rintsamahefa Rabemanan-tsoa plonge son public en 1817, l’année durant laquelle le Roi Radama Ier a conclu un traité avec le gouvernement britannique. Des missionnaires de la London Missionnary Society s’installent à Madagascar à cette époque et fondent le Central College d’Ambodinandohalo, la  première école où étudiaient les  « Roambinifolo-lahy », littéralement les douze hommes.

Raboara, Raharolahy, Rainisoa Ratsimandisa, Rakotobe, Ralehimaholy Rainifiringa, Ramakarivo Rainiseheno, Ramaka, Rasatranabo Rainandrianan-drainy, Rasoanitsiriana, Ratsimihara, Ratsisetraina, Ratsitohaina constituent la « première élite » formée au XIXe siècle par les missionnaires britanniques. Tous issus de la haute société et de l’entourage du Roi Radama I, les « Roambini-fololahy » ont le privilège d’être les pionniers de la scolarisation des missionnaires, perçue par le Roi comme porteuse d’innovations et de renouveau.

Ils assistent les missionnaires dans la propagation de l’enseignement et de l’évangélisation en Imerina. Ils sont envoyés dans les villages voisins pour fonder des écoles selon la « Lancastrian method », adoptée par les missionnaires et dont l’objectif est de former des formateurs. Création d’un alphabet à partir des lettres latines pour transcrire le « parler local » en Imerina, traduction de la Bible en malgache, faisaient partie de leurs réalisations. La scolarisation et l’évangélisation du XIXe siècle conduisent également à la création d’un patrimoine architectural dont les écoles et édifices religieux sont les témoins aujourd’hui. Voilà en bref, le contenu de cet exposé, le fruit des recherches effectuées par l’intervenante pour l’obtention du diplôme de maîtrise à l’Université d’Antananarivo en 2002 et qu’elle a partagé publiquement lors de ce Café-histoire. « C’est un sujet qui apporte un plus à la redécouverte de l’histoire du Rova d’Antananarivo. Cela permet aux Malgaches de mieux connaître son histoire et les incite à aimer sa culture », précise-t-elle.

Dans l’assistance, Michel Dominichini Ramiaramanana, Mialy Rakotoarinosy, et Marius Razafindrakoto, ont participé à la discussion après l’exposé. Chacun a donné son point de vue. Un d’entre eux a apporté plus de précisions en témoignant qu’il est issu d’un des « Roambinifololahy». « Cette histoire est passionnante et importante à savoir, ne serait ce qu’ils sont à l’origine de notre alphabet et de la traduction de la bible. Leurs noms méritent d’être connus par tous les Malgaches. J’ai appris de belles choses ce matin », constate Finaritra, une étudiante en Histoire à Ankatso.

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