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Culture

Le monde culturel en deuil : Régis Gizavo, pris d’un malaise sur scène, tire sa révérence à 58 ans

18/07/2017 07:14 © Moov

Contrairement à Dalida, lui n’émettait pas le souhait de « mourir sur scène ».

C’est pourtant presque de cette manière que Régis Gizavo tire sa révérence. Lundi matin, l’accordéoniste s’en est allé rejoindre les firmaments, laissant un grand vide dans le milieu culturel, mais surtout dans le cœur de ses proches.

Inéluctable, oui, la mort l’est ! Elle prend tout le monde par surprise. On croit qu’on a le temps et tout d’un coup, on se noie : fin du temps réglementaire ! C’est le cas pour cet accordéoniste malgache qui n’a cessé de porter haut, très haut le flambeau malgache. Encore sur scène avec un groupe corse dimanche soir, Régis Gizavo a été soudainement pris de malaise. Dépêché sur place, les pompiers l’ont évacué en hélicoptère. Malheureusement, son cœur lâche. Il n’atteindra pas Ajaccio. A 2heures du matin, Régis Gizavo rend son dernier souffle. Une nouvelle qui en laisse plus d’un sans voix. Pour ses compagnons de route, ses complices dans l’aventure « Toko telo », le chagrin est indescriptible. D’autant que pour ce mois de juillet, le groupe devrait encore se produire pour trois dates. Pour d’autres, il aura laissé un grand souvenir, non seulement en sa qualité d’accordéoniste mais par son caractère. « Il n’était pas qu’un des meilleurs accordéonistes du monde qui jouait partout avec les Mano Solo, Cesaria, I muvrini, Lenine, Dominguinhos, Christophe Mae, ou Cesaria Evora et Berthoumieux. C’était surtout un être sympa, ouvert et sensible qui ne se comportait jamais comme une star », pouvait-on lire. Un autre hommage qui reflète sa personnalité attachante : « Avant d’être un homme, il fut un Grand cœur ambulant avec son instrument. Il savait faire chanter les notes de musique, pour mettre en avant la si belle culture de notre pays. Il nous aura livré tout l’amour et la joie de passion à travers ses concerts et nos divers moments après concerts».

International. Issu d’une famille de musiciens, Régis Gizavo commence, dès sa tendre enfance, son apprentissage musical de « l’angorodao » (accordéon diatonique), animant diverses céremonies traditionnelles de son quartier, Mahavatse. A l’âge de 14 ans, il débute dans des groupes qui animent des soirées dansantes. En 1986, il rejoint la capitale Antananarivo pour développer une carrière professionnelle. C’est là qu’il enregistre ses premières chansons et se fait un nom auprès du grand public et des médias locaux. L’année 1990 le voit participer au concours Découvertes RFI et remporter le prix Média. Invité à Paris par la Radio française, il fait la connaissance du musicien Francis Lassus et ensemble, ils fondent le groupe Bohecombo, avec Richard Bona (basse), Sally Nyolo (mvet, voix), Jean-Michel Pilc (piano, clavier), Pascal Danaé (guitare) et David Mirandon (batterie, percussions). En 1993 il est auditionné par le groupe corse I muvrini pour remplacer Daniel Mille. Il reviendra vers ses origines malgaches lors de l’enregistrement du premier album et depuis il propose des disques réinventant les contours malgaches et sa propre inspiration emplie de musicalité. Pour Régis Gizavo qui qualifie sa musique comme une musique qui vient de son cœur, « la musique est avant tout un plaisir et un partage d’émotions et d’énergie entre l’artiste et le public ». C’est là tout le secret de sa réussite. Le corps de Régis arrivera à l’aéroport d’Orly à Paris ce jour. Sera-t-il rapatrié au pays ? Rien n’a encore été décidé. La famille et les proches de l’artiste nous en informerons au fur et à mesure. Nos pensées, en tout cas, vont à sa famille.

Mahetsaka

 

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