Transition énergétique - Madagascar en bonne position pour répondre à la demande de minéraux

La demande mondiale de batteries est propulsée par la croissance des véhicules électriques, qui représentent désormais plus de 90 % des ventes. Elle devrait multiplier par 7 d'ici dix ans. Cette dynamique offre des perspectives pour les pays producteurs de minéraux stratégiques, notamment Madagascar. La Grande Île figure parmi les principaux acteurs mondiaux dans la production de graphite et de cobalt.
Avec une production annuelle moyenne de 80 000 tonnes de graphite et de 3 000 à 5 000 tonnes de cobalt, Madagascar est bien positionnée pour répondre à cette demande croissante. Cependant, la baisse des prix de ces minéraux sur les marchés internationaux a freiné l'essor du secteur. Cette situation a limité les investissements et les bénéfices liés à l'exploitation minière. Néanmoins, des signes positifs apparaissent à l’horizon.

Opportunité

Les projections de l'International Nickel Study Group (INSG) révèlent également une demande mondiale en nickel en forte hausse. Elle devrait passer de 3,47 millions de tonnes en 2024 à 6,2 millions de tonnes en 2030, soit une croissance de 44 % selon le ministère de l’Economie et des Finances. Madagascar, classé 13ᵉ exportateur mondial de nickel en 2023, pourrait tirer parti de cette tendance. Les prévisions de BMI du groupe Fitch Solutions estiment que le prix du nickel pourrait atteindre 20 500 dollars la tonne en 2025, et continuer de progresser jusqu'à 23 000 dollars la tonne en 2028. Le secteur minier malgache pourrait également bénéficier de la réduction de la production en Indonésie, principal exportateur mondial. De plus, la fermeture de l'usine Koniambo Nickel en Nouvelle-Calédonie pourrait offrir des opportunités supplémentaires. Dans ce contexte, Madagascar pourrait voir sa capacité de production annuelle atteindre 40 000 tonnes grâce à la mine d’Ambatovy. Cela permettrait de consolider sa place sur le marché international.