Corruption à Madagascar : 598 enquêtes menées et 98 milliards d’ariary confisqués en 2024
Les membres du Système Anti-Corruption (SAC) ont présenté, jeudi 3 juillet 2025, à l’Assemblée nationale à Tsimbazaza, la nouvelle Stratégie Nationale de Lutte Contre la Corruption (SNLCC) pour la période 2025-2030. À cette occasion, les organes en charge de la lutte contre la corruption ont également exposé leur rapport d’activités pour l’année 2024.
Lutte contre la corruption : bilan des activités
La séance s’est tenue au Palais de Tsimbazaza en présence des députés, sous la présidence de Roberto Tinoka, vice-président de l’Assemblée nationale pour la province de Toliara. Le président du CSI, Jean Louis Andriamifidy, a pris la parole pour présenter deux documents clés : le rapport annuel 2024 du système anti-corruption et la Stratégie Nationale de Lutte Contre la Corruption (SNLCC) couvrant la période 2025 à 2030. Il s’agissait d’une première présentation officielle de ces documents devant les parlementaires.
Les principales entités engagées dans la lutte contre la corruption ont dressé le bilan de leurs activités pour l’année écoulée. Le Bureau Indépendant Anti-Corruption (BIANCO) a mené 598 enquêtes conclues, révélant divers cas de corruption. Le Service de Renseignements Financiers de Madagascar (SAMIFIN) a analysé des flux financiers pour un montant de 1 441 milliards d’ariary. Le Pôle Anti-Corruption (PAC) a procédé à la confiscation de 98 milliards d’ariary. L’Agence de Recouvrement des Avoirs Illicites (ARAI) a, de son côté, saisi 489 millions d’ariary. Enfin, 5 471 déclarations de patrimoine ont été traitées sur la même période.
Une stratégie de lutte contre la corruption sur six ans
La SNLCC 2025-2030 a pour objectif de renforcer l'intégrité, la transparence et la redevabilité au sein des institutions publiques. Elle prévoit une meilleure coordination entre les organes de lutte contre la corruption, ainsi qu’une implication plus importante de la société civile et du secteur privé. Le document stratégique met également l’accent sur la lutte contre l’impunité et vise à améliorer la performance des services publics, notamment dans les domaines de la santé, de l’éducation et des infrastructures. Le président du CSI a souligné le rôle fondamental des parlementaires dans la mise en œuvre de cette nouvelle stratégie. Il a notamment appelé à l’adoption des textes législatifs relatifs à l’éthique et à la responsabilité publique. L’appel a également porté sur la nécessité de renforcer les mécanismes de contrôle à l’échelle locale, ainsi que sur l’opérationnalisation de la Haute Cour de Justice (HCJ). Le CSI a insisté sur l’importance d’un engagement actif des élus pour garantir l’efficacité des mesures envisagées.
Cinq structures nationales ont pris part à cette présentation : le CSI, le BIANCO, le SAMIFIN, le PAC et l’ARAI. L’agence anti-fraude, créée en 2021 et spécialisée dans la lutte contre l’exportation illicite des ressources naturelles, était également représentée. La stratégie 2025-2030 ambitionne de renforcer la synergie entre ces entités pour améliorer la réponse institutionnelle face aux différentes formes de corruption qui affectent l’administration et les services de base.