Gestion durable : L’efficacité du Dina dans la préservation des mangroves
Manambolo-Tsiribihina abrite les mangroves les plus vastes et préservées de l’ouest de Madagascar. La gestion communautaire, soutenue par l’application du Dina, a permis de concilier préservation des ressources naturelles et développement local.
Les mangroves du paysage terrestre et marin de Manambolo-Tsiribihina jouent un rôle essentiel dans l’équilibre écologique de la région. Ces écosystèmes capturent le carbone avec une efficacité supérieure à la majorité des autres types de forêts, tout en offrant des services essentiels aux populations locales. Toutefois, des pressions croissantes, comme la déforestation, la pêche destructrice et l’aménagement agricole, menacent cet équilibre fragile.
Rôle central des communautés
Dans le cadre de la politique forestière de Madagascar, la gestion des ressources repose sur un principe fondamental : responsabiliser les communautés locales. Ce modèle s'appuie sur des contrats de gestion renouvelables, qui confèrent aux communautés un rôle central dans la conservation de leur patrimoine naturel. Pour renforcer cette approche, l’application du Dina, une règlementation traditionnelle malgache, constitue une solution efficace et adaptée au contexte local.
Le Dina, défini comme un ensemble de règles communautaires élaborées par les populations elles-mêmes, joue un rôle crucial dans la gouvernance des ressources naturelles. À Ankevo Sur Mer, par exemple, une personne surprise utilisant un engin de pêche destructif a été sanctionnée selon les dispositions prévues par le Dina, avec l’appui du comité local et des autorités. Ce cadre interdit des pratiques nuisibles telles que la coupe d’arbres, l’utilisation de filets à mailles trop fines, ou la pêche en période de reproduction, tout en prônant des actions comme l’élimination des espèces envahissantes.
Partage des bonnes pratiques
Récemment, un atelier à Morondava a réuni divers acteurs, dont des représentants communautaires, des autorités locales et des organisations non gouvernementales, pour partager les bonnes pratiques. Ces échanges ont permis de valoriser des initiatives locales, comme celles de la communauté de Kivalo, qui a renforcé les actions de sensibilisation et l’application du Dina, ou encore de Tsianaloka, où l’intégration des femmes dans les comités de gestion a amélioré l’efficacité des mesures adoptées.
Le succès de l’application du Dina dans la gestion des mangroves de Manambolo-Tsiribihina illustre l’importance d’une gouvernance locale participative. Cependant, le manque de partage des expériences limite encore la diffusion de ces pratiques à d’autres régions. La capitalisation de ces réussites pourrait jouer un rôle décisif dans la préservation des ressources naturelles à travers tout Madagascar, tout en assurant un développement harmonieux pour les communautés locales.