Santé et droits : Médecins du Monde s'engage dans la protection des travailleurs du sexe à Madagascar
Les travailleurs du sexe à Madagascar font face à un fléau quotidien de violences et de précarité, selon une récente étude de Médecins du Monde, présentée mardi 23 janvier dernier. Face à ce constat alarmant, l'ONG lance un programme pour améliorer la santé et les droits de ces professionnels souvent négligés dans le pays.
Catégorie marginalisée
À Madagascar, près de 170 000 travailleurs du sexe, en majorité des femmes mais incluant également des hommes et des personnes transgenres, subissent quotidiennement des violences, des stigmatisations et font face à une précarité extrême. Médecins du Monde tire la sonnette d'alarme, soulignant la nécessité d'agir dans un pays où cette catégorie de travailleurs est souvent marginalisée. Présente dans le pays depuis 1986, Médecins du Monde intervient à travers des programmes d'urgence et à long terme. Consciente du caractère répandu du travail du sexe à Madagascar, l'organisation met en place des projets spécifiques visant à améliorer l'offre en santé sexuelle et reproductive.
Santé plus inclusive
Face aux défis rencontrés par les travailleurs du sexe, Médecins du Monde lance un projet audacieux axé sur la Réduction des Risques (RdR) et les Droits et Santé Sexuels et Reproductifs (DSSR). Cette initiative vise à combiner une réponse de santé publique avec une approche communautaire fondée sur les droits humains, tout en plaidant pour des politiques nationales de santé plus inclusives. Les travailleurs du sexe à Madagascar font face à des défis considérables en matière de santé sexuelle, exposés à des risques accrus de maladies sexuellement transmissibles, de violence, et de grossesses non désirées. La stigmatisation sociale et économique, ainsi que d'autres facteurs de vulnérabilité, contribuent à des pratiques à risque.
Importance des travailleurs pairs
Médecins du Monde reconnaît l'importance des travailleurs pairs, soulignant leur rôle essentiel dans les programmes de lutte contre le VIH et le VHC. Ces individus, issus des communautés marginalisées, sont au cœur de l'action, établissant des liens de confiance et assurant un accès aux services de soins et de réduction des risques. Le projet, s’étalant sur quatre ans, vise à changer les mentalités tout en sensibilisant les travailleurs du sexe à leurs droits, ainsi qu'à la population générale. L'accent est mis sur la création d'un environnement où ces professionnels peuvent accéder à des services de santé sexuelle et reproductive sans crainte ni honte, et où leurs droits sont respectés.
