Christophe Bouchard : « Les relations franco-malgaches sont fortes »
La France ne veut pas rompre le dialogue sur les contentieux des îles éparses.
Les relations entre Madagascar et la France sont-elles au beau fixe ? Elles sont plutôt « fortes », a bien souligné Christophe Bouchard, hier, à l’occasion de la célébration de la fête nationale française à Ivandry. Il a survolé les appuis et soutiens fournis par la France sur différents domaines, entre autres, la sécurité maritime, le développement économique, l’humanitaire et le renforcement de la citoyenneté. Les aides alimentaires, particulièrement destinées à la population dans le sud, ont triplé durant ces deux dernières années, a affirmé Christophe Bouchard. Il a aussi vanté la performance des 29 réseaux de l’Alliance française pour assurer le rayonnement du français à travers le pays. Au regard de ces résultats, le partenariat franco-malgache ne recule pas, laisse alors entendre le diplomate. « Je suis confiant de la force des relations entre les deux pays », martèle-t-il devant ses invités à la fête.
Îles éparses. Pourtant, cet élan ne devrait pas être relâché, estime aussi l’ambassadeur français. Il souhaite rester dans « l’esprit de dialogue ». « Même dans le traitement des dossiers contentieux », poursuit-il. Sans l’évoquer directement, Christophe Bouchard a fait référence à la question de souveraineté des îles éparses. Ce dossier partage les deux pays depuis plusieurs décennies. Et la reprise des revendications par le président de la République a jeté un coup de froid dans les relations entre les deux pays. Pour le gouvernement, en revanche, le sujet est évité. Lors de son discours, le ministre des Affaires étrangères, Richard Randriamandrato, n’a pas pipé mot de la question des îles éparses devant les représentants français. Il a, pourtant, mis l’accent sur les axes de coopération qui lient les deux pays sur les domaines de sécurité et du changement climatique dans le cadre de la coopération régionale au niveau de la commission de l’Océan Indien.
Sommet Afrique-France. La cérémonie a accueilli, à la résidence de France Ivandry, plusieurs personnalités issues du secteur privé, du monde politique ainsi que des figures de la société civile. En effet, les grosses pointures du monde des affaires, comme Salim Ismail du groupe Socota ou Amiraly Rajabaly ont assisté, entre autres, avec les figures du patronat malgache, comme Thierry Rajaona, président du Groupement des Entreprises de Madagascar, à la fête donnée par l’ambassadeur de France et sa femme. Plusieurs représentants de la société civile y étaient également présents, notamment Ketakandriana Rafitoson de Transparency International, Hery Rason de l’Ong Ivorary, Tsimihipa Andriamazavarivo de l’Ong Tolotsoa, n’ont pas manqué à l’invitation. Ces derniers ont participé au sommet Afrique-France qui a été organisé à Montpellier en octobre 2021.
Gouvernement. Les politiques ont fait aussi le déplacement, hier, à Ivandry. La forte délégation gouvernementale a été très remarquée. Plusieurs ministres du gouvernement Ntsay ont, en effet, assisté à la cérémonie, notamment le ministre de la Défense nationale, celui de l’Aménagement du territoire, celui des Transports et de la Météorologie, celui de l’Eau, de l’Assainissement et de l’Hygiène et le ministre du Tourisme, celui de la sécurité publique et du secrétaire d’Etat chargé de la gendarmerie, la ministre de l’Enseignement technique et de la formation professionnalisante et celle de la Fonction publique. Les deux présidents des Chambres parlementaires sont aussi venus pour célébrer la fête française. Par ailleurs, Marc Ravalomanana et Rivo Rakotovao ont représenté le camp des opposants à Ivandry.
Rija R.