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Nationale

Lutte contre la corruption - Le Bianco confié à un énarque

26/07/2019 03:30 © Moov

Sortant de l’ENA, Laza Eric Donat Andrianirina est le nouveau directeur général du Bianco. Un choix qui, de prime abord, confirme l’intransigeance face à la corruption affirmée par l’État.


Fiable. Telle est la réaction qui a foisonné dans le microcosme politique, juridique et aca­dé­mique, entre autres, suite à la nomination du nouveau directeur général du Bureau indépendant anti-corruption (Bianco). Après un peu plus d’un mois d’attente, le nouveau visage de la lutte contre la corruption a été nommé en conseil des ministres, hier. Il s’agit de Laza Eric Donat Andrianirina. Sa probité et son intégrité font, visiblement, l’unanimité auprès de ceux qui l’ont côtoyé dans le monde de l’enseignement supérieur et à l’Académie malgache.
Le nouveau directeur général du Bureau d’Ambo­hibao est, en effet, membre associé de cette institution. « Il faut un sens moral exemplaire pour pouvoir intégrer l’Académie malgache », affirme un éditorialiste.
Il a, par ailleurs, fait ses armes au sein de la gendarmerie nationale. Ancien officier supérieur, il porte, aussi, le titre d’administrateur civil, ayant acquis ses galons à l’École nationale d’administration (ENA). Enseignant chargé de cours en droit public et en science politique, il a, un temps, officié comme directeur général de la promotion de l’emploi, auprès du ministère de l’Emploi, de l’enseignement technique et de la formation professionnelle.
« C’est un bon choix. Il est, en plus, un ancien de la maison. Il connaît très bien les rouages du Bianco et les enjeux de la lutte contre la corruption. Bien qu’il ait choisi de voir d’autres horizons, depuis quelques années, il a l’engagement, l’expérience et les compétences nécessaires pour ce poste », réagit une source auprès du Bureau d’Ambohibao.

Joint au téléphone, hier, Laza Andrianirina a confirmé qu’il a été directeur adjoint et chef de la division investigation de la branche territoriale du Bianco, à Mahajanga.
« Je suis heureux et honoré de cette nomination, mais c’est une joie mesurée étant la lourde responsabilité qu’il faudra assumer. Seulement, c’est un travail que je connais très bien. J’ai déjà été dans la lutte contre la corruption, c’est, aussi, l’une des raisons qui m’ont poussé à déposer ma candidature », ajoute-t-il.
Le nouveau visage de la lutte anti-corruption pense que son passé et son expérience au sein du Bianco, pourraient être la raison de sa nomination. « Le directeur général est nommé, pour un mandant de cinq ans non renouvelable, par décret du président de la République parmi trois candidats proposés par la majorité simple des membres du comité ad hoc de recrutement (…) », prévoit la loi sur la lutte contre la corruption.
Au regard du parcours et de la réputation dont jouit le nouveau DG du Bianco, Andry Rajoelina, président de la République, a, visiblement, choisi de préserver la crédibilité de la lutte contre la corruption et d’affirmer son intransigeance contre ce fléau. Cette détermination, il l’a réaffirmée durant le conseil des ministres d’hier, en exigeant aux membres du gouvernement l’orthodoxie dans la gestion des deniers publics.
Pour l’État, la traduction en acte de cette volonté affirmée est, notamment, « de mettre à disposition du Système anti-corruption (SAC), les moyens humains et financiers suffisants, pour mener à bien la lutte », comme l’a martelé Jean Louis Andriamifidy, le directeur général sortant du Bianco, durant la quasi-totalité de son mandat.

Son successeur aura la tâche de mener à terme la stratégie de lutte contre la corruption mise en œuvre depuis 2015. Elle prévoit, entre autres, la mise en place des Pôles anti-corruption (PAC).
Laza Andrianirina aura, aussi, à tenir la dynamique du durcissement la répression de la corruption et les délits financiers. Il devra, toutefois, faire preuve d’une volonté de fer pour résister aux multiples pressions qui risquent de s’abattre sur lui.
Il s’agira d’effacer l’appréhension récurrente selon laquelle la lutte contre la corruption ne soit qu’une chasse aux sorcières politiques. Ses mots dans une interview publiée, en juin 2017, pourrait, toutefois donner un aperçu de sont état d’esprit. « L’indépendance se vit et se pratique, elle s’acquiert, se conquiert et se conserve », avait-il déclaré.

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