Scandale dans la K-pop: deux nouvelles têtes sont tombées
Scandale dans la K-pop: deux nouvelles têtes sont tombées
Deux nouvelles stars de la K-pop sud-coréenne ont démissionné jeudi alors que le scandale de vidéos sexuelles illicites et autres délits qui frappe l'industrie musicale n'en finit pas de faire des vagues.
Yong Jun-hyung, 29 ans, a quitté le boys band Highlight, anciennement appelé Beast, a dit son agence Around Us Entertainment. Il a reconnu avoir regardé les vidéos des relations sexuelles du chanteur et parolier Jung Joon-young que ce dernier avait tournées sans le consentement de ses partenaires.
Quelques heures plus tard, les managers de Choi Jong-hoon, 29 ans également, membre du boys band FT Island, ont annoncé sa démission, précisant qu'il serait entendu prochainement par la police sur des "soupçons" d'implication de ce scandale.
Il est soupçonné d'avoir été membre du groupe de chat avec lequel Jung Joon-young avait partagé ses vidéos, où figurait aussi la méga star de la K-pop Seungri.
Jung, 30 ans, a été entendu jeudi par la police. Seungri, membre du boys band BIGBANG, l'un des plus grands groupes de K-pop du pays, un artiste aux multiples casquettes d'entrepreneur, a lui été interrogé sur des accusations selon lesquelles il aurait tenté de soudoyer des investisseurs potentiels en leur offrant les services de prostituées.
Les deux chanteurs ont offert leurs excuses "à tous les citoyens coréens" en se présentant au commissariat et ont promis de coopérer aux enquêtes en cours.
Les deux artistes avaient annoncé en début de semaine qu'ils se retiraient du monde du spectacle.
Yong a reçu les images directement de Jung, "les a regardées et a eu avec lui une conversation inappropriée", a dit son agence.
Le nom de Seungri est aussi mêlé à une enquête de police sur le Burning Sun, boîte de nuit dont il était le directeur des relations publiques. Le personnel est accusé de s'être servi de caméras cachées pour filmer des femmes et d'avoir utilisé drogues et alcool pour les agresser sexuellement.
La Corée du Sud est confrontée à une épidémie de "molka", phénomène qui voit des hommes installer des caméras espion afin de filmer des femmes à leur insu dans des lieux publics tels que des toilettes ou des cabines d'essayage.
La "vengeance porno" sur internet est également fréquente. La plupart du temps, c'est le fait d'hommes vindicatifs qui mettent en ligne des vidéos de leurs relations sexuelles avec leur ex.
Dans une société profondément conservatrice, les dégâts infligés par ces images peuvent être considérables.
Selon Han Sol, du groupe Flaming Feminist Action, les vidéos tournées par des caméras espions sont regardées et partagées de longue date par les Sud-Coréens qui les considèrent comme le moyen de renforcer leurs "liens fraternels".
Des milliers de femmes ont manifesté plusieurs fois contre la "molka" l'année dernière dans le cadre du mouvement #MeToo contre les violences faites aux femmes.
Ces affaires montrent "que les vedettes masculines de la K-pop ne font pas exception quand il s'agit de participer à cette réalité perturbante, l'exploitation des femmes", réagit la féministe Bae Bok-ju.
L'industrie de la K-pop rapporte des milliards de dollars à la Corée du Sud et le gouvernement la soutient activement comme produit d'exportation. Les vedettes de la "vague coréenne" ont pris d'assaut l'Asie mais se sont également popularisés dans le reste du monde.