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R. Kelly plaide non coupable d'abus sexuels mais reste pour l'instant en prison

25/02/2019 21:06 © Moov

R. Kelly plaide non coupable d'abus sexuels mais reste pour l'instant en prison

Le chanteur américain R. Kelly a plaidé lundi non coupable d'accusations d'abus sexuels sur quatre femmes, dont trois mineures, mais reste pour l'instant en prison, faute d'avoir pu payer sa caution.

La vedette de R&B a comparu devant un tribunal de Chicago, dans l'Etat de l'Illinois, aux côtés de son avocat, qui s'est exprimé à sa place. Il est entré dans la salle d'audience les mains menottées dans le dos et portait une combinaison orange de détenu.

La prochaine audience a été fixée au 22 mars.

Robert Sylvester Kelly, âgé de 52 ans, avait été placé en détention vendredi soir après s'être présenté à la police. Il n'a jusqu'ici pas pu débourser les 100.000 dollars correpondant à 10% de sa caution, fixée à un million de dollars, pour être libéré.

Son avocat, Steve Greenberg, a indiqué qu'il espérait réunir la somme dans la journée et faire libérer son client en soirée. Samedi, il avait expliqué que l'artiste était moins riche que ce que sa notoriété pouvait laisser penser.

"Il va aussi bien que possible compte tenu des circonstances", a affirmé à la presse M. Greenberg, expliquant que son client avait été admis à l'infirmerie de la prison pour sa sécurité.

R. Kelly "n'a rien fait de mal", a assuré l'avocat ajoutant "personne ne nous a montré de preuve qu'il a fait quelque chose de mal".

Dix chefs d'accusation ont été retenus contre lui pour des faits datant de 1998 à 2010. Il encourt entre trois et sept ans de prison pour chaque accusation.

Selon la procureure Kimberly Foxx, l'une des accusatrices était âgée de 14 ans quand elle a été filmée en train d'avoir des rapports sexuels avec l'artiste. 

Un témoin a assuré que les faits s'étaient passés au domicile du chanteur. Deux autres victimes présumées, dont une âgée de 16 ans à l'époque, ont fourni des échantillons de sperme. Dans un cas, l'analyse ADN a confirmé qu'il appartenait à R. Kelly.

# "Elles mentent toutes"

Pour M. Greenberg, ce sont de vieilles et fausses accusations et les victimes présumées "mentent toutes".

Samedi, l'avocat avait assuré que son client n'avait "forcé personne à des relations sexuelles".

"C'est une rock star. Il n'a pas besoin de recourir à des relations non consenties", avait-il avancé.

Le médiatique avocat Michael Avenatti, qui représente deux accusatrices, a pour sa part affirmé lundi que son équipe avait fourni au procureur une seconde vidéo de près d'une heure montrant le chanteur "agresser sexuellement une mineure".

M. Avenatti avait déjà fourni à l'accusation la première vidéo, montrant la jeune fille censée avoir 14 ans. 

Il a ajouté que son équipe tentait de récupérer une troisième vidéo de même nature, et que d'autres témoins s'étaient fait connaître depuis l'arrestation de R. Kelly.

"Ce règne d'agressions et de violences de la part de M. Kelly s'approche d'une fin brutale", a déclaré M. Avenatti.

R. Kelly, originaire de Chicago et notamment interprète du tube "I Believe I Can Fly", avait jusqu'à présent survécu à des décennies d'accusations d'abus sexuels et de pédophilie.

Il avait été inculpé en 2002 pour avoir filmé des relations sexuelles entre lui et une adolescente de 14 ans, avant d'être acquitté en 2008.

Le chanteur vedette a été brièvement marié, en 1994, avec la jeune star de 15 ans Aaliyah, dont les parents avaient ensuite fait annuler le mariage.

La nouvelle vague d'accusations intervient après la diffusion début janvier sur la chaîne Lifetime de la série documentaire en six parties "Surviving R. Kelly". Cette dernière multiplie les témoignages sur "les abus sexuels, mentaux et physiques" perpétrés par le chanteur.

Après la diffusion du documentaire, d'autres femmes ont saisi la justice à New York. 

"Ça a été long à venir mais on y est", a réagi dans le New York Times Lisa Van Allen, qui avait témoigné contre le chanteur en 2008 et qui apparaît dans le documentaire.

Ces accusations ont également mis en danger la carrière du chanteur, lâché par sa maison de disque RCA, filiale de Sony Music. Le mouvement #MuteRKelly (faites taire R. Kelly), lancé en 2017, affirmait fin janvier avoir entraîné l'annulation de 12 concerts, dont certains prévus en Europe, et fait perdre à l'artiste environ 1,75 million de dollars.

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