• Cours de change
  • 4 399,93 AR
  • |
  • $3 987,83 AR
Image
HighTech

Ryad, Busan ou Rome: décision dans quelques heures pour l'Exposition universelle 2030

28/11/2023 16:13 © Afp

Ryad, Busan ou Rome ? Arabie saoudite, Corée du Sud et Italie, qui disent toutes trois porter des projets verts, à forte valeur technologique, sauront dans quelques heures mardi qui se verra attribuer l'Exposition universelle 2030, gage de prestige et de développement accéléré.

L'événement, qui attirera des millions de visiteurs, est l'objet depuis des mois d'un intense lobbying des trois candidats. Lors de la présentation des dossiers, en juin dernier à Paris, étaient présents le prince héritier d'Arabie saoudite, le président sud-coréen et la Première ministre italienne.

"Ryad est en tête. Nous et Busan, on est en train de se battre vote par vote" pour parvenir au deuxième tour face à la candidature saoudienne, a déclaré à l'AFP l'ambassadeur Giampiero Massolo, président du Comité promoteur de Rome-2030.

"C'est le +last mile+, le dernier kilomètre, les derniers cent mètres, et c'est un sprint", a-t-il poursuivi, estimant que la capitale italienne est "un peu devant Busan" en terme de voix, Rome étant considéré comme "un vote utile" face à la "dérive mercantile des autres candidatures", qui promettent "un fort volume d'investissements, privés ou publics, pour se procurer une grande partie des votes".

Le Bureau international des expositions (BIE) doit déterminer l'heureux gagnant mardi après-midi lors d'un vote à deux tours à bulletin secret. S'imposerait au premier tour quiconque empocherait 120 voix ou plus sur les 179 Etats membres votants, ce que "personne" ne peut revendiquer, selon M. Massolo.

La candidature saoudienne, la plus controversée, vante "des paysages naturels de niveau mondial" et "la première exposition carbo-négative", dans un pays pourtant aride, parmi les premiers producteurs de pétrole au monde et l'un des premiers émetteurs de gaz à effet de serre par habitant.

Du "greenwashing à grande échelle", observe le sociologue Patrick le Galès, directeur de recherche au CNRS, le centre français de la recherche scientifique, et à Sciences Po, pour qui ce genre d'événement sert avant tout à "valoriser les élites en place".

"Si l'Arabie saoudite gagne, MBS (Mohammed ben Salmane, le prince hériter, NDLR) sera super content. Ca validera sa stratégie" de promotion du pays par de grands évènements, poursuit-il, l'Arabie saoudite étant par ailleurs bien partie pour accueillir la Coupe de monde de football 2034.

Mais 15 ONG de défense des droits humains ont appelé mardi dernier le BIE à "ne pas voter" pour Ryad du fait de son "épouvantable" bilan en terme de droits de l'Homme.

Tour Eiffel et Atomium

Autre candidat à l'Expo-2030, Busan, dont le président sud-coréen est un fervent supporteur. Yoon Suk Yeol avait garanti en juin "la meilleure Exposition universelle de tous les temps". Il s'est encore rendu à Paris ces derniers jours pour appuyer ce projet.

L'équipe sud-coréenne promeut une "harmonie de nature, humanité, technologie", "une plateforme d'idéaux pour les générations futures" bâtie sur un ancien port industriel de Busan transformé en "lieu de vie durable", où de petits ilots flottants seront également édifiés.

"L'Expo-2030, c'est l'occasion de mettre vraiment au centre du monde la Corée" du Sud, un Etat qui "cherche à s'affirmer", traduit le sociologue Patrick le Galès.

L'Italie veut, elle, "rapprocher l'histoire et l'avenir" à Rome, "première mégalopole de l'histoire", où le "plus grand parc solaire urbain au monde" serait construit pour l'occasion, affirmait en juin sa Première ministre Giorgia Meloni devant le BIE.

Rome aspire à "refaire le coup de Milan", où l'Exposition universelle de 2015 a attiré 20 millions de visiteurs et redonné un coup de fouet à la capitale lombarde, observe M. le Galès.

En outre, "il reste énormément de grands travaux à faire à Rome, donc ils se disent probablement que faire un grand événement, c'est aussi l'occasion de financer ces travaux de rénovation urbaine", note-t-il.

Les expositions universelles se tiennent tous les cinq ans et durent au maximum six mois. Elles permettent au pays choisi de "se montrer au monde", tout en étant "un laboratoire pour les architectes", estimait en avril 2022, Dimitri Kerkentzes, secrétaire général du BIE sur TV5 Monde.

A titre d'exemple, la tour Eiffel a été bâtie à Paris à l'occasion de l'exposition universelle de 1889, tout comme l'Atomium et la "Space needle", structures symboles de Bruxelles et Seattle (Etats-Unis), l'ont été pour celles de 1958 et 1962.

La dernière en date, à Dubaï, a enregistré 24 millions de visiteurs. Celle de 2025 se déroulera à Osaka, au Japon.

Lire la suite

Articles Similaires