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Guatemala : 40 ans de prison requis contre un patron de presse dans le collimateur du pouvoir

30/05/2023 23:06 © Afp

Une peine de 40 ans de prison a été requise mardi contre un patron de presse critique du gouvernement guatémaltèque, qui rejette des accusations de blanchiment d'argent et de chantage et dénonce un "procès politique".

Syndicats de journalistes et ONG internationales de défense des droits humains ont exigé en vain l'abandon des poursuites contre José Ruben Zamora, un journaliste patron-fondateur du quotidien El Periodico. Washington a dénoncé les tentatives de "criminaliser" le travail des journalistes au Guatemala.

La procureure Cinthia Monterroso a prononcé ses réquisitions au terme de 28 jours de procès contre M. Zamora détenu depuis juillet 2022. Son journal, fondé en 1996 et qui était publié seulement sur internet depuis décembre, a cessé toute activité le 15 mai en invoquant la "persécution pénale et la pression économique" exercées à son égard.

Mme Monterroso a demandé des peines de 20 ans de prison pour blanchiment d'argent, huit ans pour chantage et 12 ans pour trafic d'influence, c'est-à-dire les peines maximales prévues par le code pénal pour chacune de ces infractions.

Pour l'accusation, M. Zamora, âgé de 66 ans, a tenté de blanchir l'équivalent de quelque 37.500 dollars de "provenance illicite" et "provenant de chantages et d'extorsions" au préjudice d'hommes d'affaires à qui le patron de presse aurait promis en échange de ne pas publier des informations compromettantes.

"J'ai étudié les accusations et elles sont toutes sans fondement", a déclaré M. Zamora aux journalistes pendant une suspension d'audience.

Le journaliste assure que la somme d'argent qu'on l'accuse d'avoir extorqué provient de la vente d'une oeuvre d'art afin de tenter de renflouer son journal qui était en difficulté.

Selon lui, le président Alejandro Giammattei et la procureure générale Consuelo Porras, inscrite par les Etats-Unis sur une liste de personnalités corrompues, ont monté l'accusation de toutes pièces afin de le réduire au silence comme son journal après la publication d'enquêtes sur des affaires de corruption impliquant le gouvernement.

La présidente du tribunal Oly Gonzalez doit fixer la date du prononcé du verdict.

Huit journalistes ou éditorialistes d'El Periodico sont également visés dans le cadre d'une autre instruction ouverte contre M. Zamora accusé cette fois d'entrave à une enquête pour blanchiment d'argent.

Certains des journalistes dans le collimateur de la justice, dont la directrice du journal Julia Corado, ont décidé de trouver refuge à l'étranger.

"Le ministère public réclame 40 années de prison contre le journaliste José Ruben Zamora tandis que les corrompus gouvernent le pays en toute quiétude", a dénoncé sur son compte Twitter l'analyste politique et militant anti-corruption Manfredo Marroquin.

L'arrestation de M. Zamora est intervenue pendant une vague d'arrestations d'anciens procureurs anti-corruption à l'origine d'enquêtes retentissantes, accusés de présumés abus d'autorité.

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