Routes dégradées, marchés saturés : Le prix du riz recule chez les producteurs de Madagascar
À Madagascar, le prix du riz au niveau des riziculteurs connaît une baisse marquée ces dernières semaines. En cause notamment, les difficultés d’écoulement des récoltes liées au mauvais état des infrastructures routières, conjuguées à la présence de riz importé sur le marché. Face à cette situation, les autorités et les acteurs de la filière se concertent pour identifier des solutions.
Une réunion consacrée à la recherche de solutions à la baisse du prix du riz s’est tenue à Ambohidahy, réunissant le Ministère du Commerce et de la Consommation, le ministère de l’Économie et des Finances, le ministère de l’Agriculture et de l’Élevage, l’Association professionnelle des institutions de microfinance de Madagascar (APIMF), ainsi que des techniciens et des représentants des acteurs de la filière rizicole. L’objectif était d’examiner de près la situation actuelle, qui engendre des pertes financières pour les producteurs. La rencontre a été dirigée par la ministre du Commerce et de la Consommation, Haingotiana Andriamadison, en présence du député élu d’Arivonimamo, Antoine Rajerison. Elle a permis d’ouvrir des discussions sur les réponses à apporter à court et à long terme.
Des récoltes difficiles à écouler
Parmi les principaux facteurs identifiés figure la difficulté de commercialisation du riz produit par les paysans. Le mauvais état des routes empêche l’acheminement fluide des récoltes vers les marchés, favorisant une accumulation des stocks au niveau local et exerçant une pression à la baisse sur les prix. Cette situation est aggravée par l’arrivée de riz importé, qui accentue la concurrence sur le marché national. Selon les participants à la réunion, cette conjoncture appelle des mesures coordonnées à différents niveaux, afin de limiter l’impact économique sur les exploitants agricoles.
La rencontre visait également à porter la voix des riziculteurs, à prendre en compte leurs inquiétudes et à répondre à leurs attentes. « Nous, les agriculteurs, sommes profondément découragés par cette forte baisse du prix du riz. La baisse ne serait pas un problème si tous les autres produits baissaient également », a réagi Julien Martin, riziculteur, dans un commentaire publié sur Facebook en réponse au communiqué du ministère du Commerce et de la Consommation.
Renforcement de l’autosuffisance alimentaire
Les discussions ont porté sur plusieurs axes, notamment la régulation des importations de riz afin de protéger la production locale, le report de la mise sur le marché du riz issu des stocks pour préserver l’équilibre des prix, ainsi que le renforcement des contrôles encadrant les importations. Les participants ont également évoqué la nécessité de faciliter l’accès des paysans aux intrants agricoles à travers des mécanismes budgétaires adaptés, et de disposer de données chiffrées fiables sur la production et la consommation pour appuyer la prise de décision. En outre, la collaboration entre les producteurs et les institutions de microfinance a été abordée comme un levier potentiel pour soutenir les exploitations rurales.
En conclusion des échanges, le ministre Haingotiana Andriamadison a souligné que les concertations se poursuivraient afin d’aboutir à des solutions concrètes. Les autorités ont réaffirmé l’engagement de l’État à rester aux côtés des paysans, dans la perspective de renforcer l’autosuffisance alimentaire et de soutenir le développement de l’économie nationale.
