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Nationale

COSP 11 : la ministre de la Justice appelle à une lutte collective contre une corruption qui « détruit les nations »

09/12/2025 09:39 © Moov.Mg

Intervenant à la 11ᵉ session de la Conférence des États Parties à la Convention des Nations Unies contre la corruption (COSP 11), ouverte le 15 décembre à Doha, la ministre de la Justice, Fanirisoa Ernaivo, a qualifié la corruption d’arme capable de capturer les États et de priver les peuples de leur dignité. La participation malgache s’inscrit dans une dynamique de renforcement de l’État de droit et de coopération internationale.

La ministre de la Justice, Fanirisoa Ernaivo, représente Madagascar à la COSP 11, qui se tient du 15 au 19 décembre 2025 à Doha, État du Qatar. Selon un communiqué du ministère de la Justice, cette participation témoigne de la volonté des autorités malgaches de contribuer activement aux efforts multilatéraux de prévention et de lutte contre la corruption, dans une logique de consolidation institutionnelle et de respect des engagements internationaux.

La justice au cœur de la refondation

Dans son allocution, la Garde des Sceaux a affirmé que la corruption ne se limite pas à une infraction pénale, mais constitue une arme qui détruit les nations, capture des États et prive les peuples de leur dignité. Elle a souligné le caractère transnational du phénomène, alimenté par des réseaux financiers opaques, des paradis fiscaux et des complicités dépassant les frontières nationales. La ministre a évoqué les conséquences de la capture de l’État à Madagascar, marquées par des institutions fragilisées et des décisions influencées par des intérêts privés. Elle a rappelé que cette situation n’est pas propre au pays, mais s’inscrit dans un système mondial où les flux financiers illicites circulent plus librement que la vérité, rendant insuffisantes les réponses strictement nationales.

Face à ce constat, Fanirisoa Ernaivo a défendu une vision plaçant la justice au cœur de la refondation de l’État. Elle a insisté sur la nécessité de courage politique, de transparence et de refus de la compromission, estimant que la justice doit redevenir le dernier rempart du citoyen face à l’injustice et à l’impunité. Madagascar a réaffirmé son engagement à renforcer la coopération judiciaire internationale afin d’empêcher les criminels économiques de se soustraire à la justice. La ministre a également mis l’accent sur le traçage, la confiscation et le rapatriement des avoirs détournés, rappelant que chaque ressource volée prive la population de services essentiels. Le contrôle du financement des campagnes électorales et des partis politiques a aussi été présenté comme un levier essentiel pour garantir la transparence et l’équité du processus démocratique.

Une stratégie pour lutter contre la corruption

La lutte contre la corruption s’appuiera sur une nouvelle stratégie nationale 2025-2030, annoncée comme participative et centrée sur le citoyen. L’objectif affiché est de reconstruire la confiance à travers une justice indépendante et des institutions intègres, capables de répondre durablement aux attentes de la population. Parmi les actions engagées figure la mise en place d’une task force nationale contre le pillage des ressources naturelles. Cette structure aura pour mission de démanteler les réseaux criminels organisés, de poursuivre les responsables et de sécuriser les filières stratégiques, afin que les richesses nationales profitent effectivement au peuple malgache. Consciente des limites d’une action isolée, la ministre de la Justice a appelé à une alliance mondiale des États contre la corruption. Elle a plaidé pour une accélération de l’entraide judiciaire, la levée du secret patrimonial et la fin de l’impunité des élites impliquées, inscrivant ce combat dans l’Objectif de développement durable n°16 des Nations Unies, consacré à la paix, à la justice et à des institutions efficaces.

La COSP, une plateforme d’action collective

Organisée par l’État du Qatar en coordination avec l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime, la COSP 11 constitue le principal organe décisionnel de la Convention des Nations Unies contre la corruption. Réunissant États parties, observateurs, organisations internationales, société civile et experts, la Conférence vise à évaluer la mise en œuvre de la Convention, à relever les nouveaux défis et à définir les priorités mondiales en matière de lutte contre la corruption. En marge des travaux, la Garde des Sceaux participe à des échanges bilatéraux et à des rencontres techniques destinées à approfondir les partenariats et à renforcer les capacités nationales. Madagascar se dit prêt à être évalué, à coopérer et à agir, réaffirmant que la lutte contre la corruption constitue une obligation morale et politique.

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