Institut Pasteur : Une bactérie mortelle identifiée à Madagascar
La bactérie Burkholderia pseudomallei, responsable de la mélioïdose, circule silencieusement dans l’environnement malgache, selon une récente étude scientifique.
Première preuve d’exposition humaine
Les chercheurs spécialisés en immunologie et maladies infectieuses de l’Institut Pasteur de Madagascar ont montré pour la première fois qu’une exposition humaine à ce pathogène a eu lieu sur le territoire, révélant une infection largement méconnue.
La mélioïdose se contracte par contact avec des sols ou des eaux stagnantes contaminés, par inhalation ou ingestion. Les symptômes varient fortement, allant d’une fièvre légère à des infections graves des poumons, du sang ou de multiples organes. Sans prise en charge rapide, la maladie peut provoquer la mort. La bactérie, naturellement présente dans les sols tropicaux, étend progressivement son aire de distribution avec le réchauffement climatique, ce qui augmente le risque d’exposition humaine dans de nouvelles régions.
Analyses sérologiques dans six régions
Pour cette étude, les chercheurs ont utilisé des analyses sérologiques multiplexes dans six régions de Madagascar. Les résultats indiquent que plusieurs habitants ont déjà été exposés à B. pseudomallei, confirmant sa circulation dans l’environnement local. Cette découverte offre de nouvelles pistes pour le diagnostic et la surveillance de la maladie, souvent absente des pratiques médicales. Les spécialistes recommandent d’intégrer cette bactérie dans les examens cliniques lorsque des symptômes tels que pneumonies sévères, septicémies inexpliquées ou abcès multiples apparaissent. Une détection précoce limite les complications et améliore la prise en charge des patients.
La région de Mahajanga concentre un risque élevé, identifiée comme zone à surveillance prioritaire. Une détection rapide et un suivi renforcé peuvent réduire la gravité des infections. L’étude propose également de nouvelles cibles pour le diagnostic et la surveillance environnementale, soulignant l’importance d’une collaboration entre professionnels de santé et autorités locales.



