Colloque- À l’Université d’Antananarivo, la science se met en alerte climatique

Chercheurs, doctorants et étudiants s’y sont retrouvés pour parler d’un thème qui n’a jamais été aussi urgent : comment la science peut répondre aux défis de la planète ?

Un colloque qui sonne l’alarme écologique

Oubliez les conférences poussiéreuses. Du 17 au 20 novembre, la salle Q1 a ressemblé à une ruche scientifique : discussions animées, débats entre jeunes chercheurs et spécialistes, posters saturés de graphiques sur la biodiversité, la pollution, les sols, le climat… Le Vice-président de l’Université, Pr John Alberto Bam Razafindrabe, l’a dit sans détour : Madagascar possède une biodiversité unique, mais elle s’érode plus vite qu’on ne la protège. Selon lui, ce type de rencontre est essentiel « parce qu’on ne peut pas se contenter de produire du savoir, il faut qu’il serve ».
Autrement dit : parler de science sans en faire un outil, c’est inutile. Un message bien reçu par les doctorants, nombreux à travailler sur des sujets concrets comme la régénération des mangroves ou l’usage de plantes médicinales contre les maladies émergentes.

Climat, santé, agriculture

Cette édition donne surtout le micro aux nouvelles générations. 62 présentations orales, 22 posters, et une même obsession : trouver des solutions locales aux crises globales. Beaucoup de travaux se concentrent sur l’agriculture durable, la qualité de l’eau ou les maladies liées à la pollution. Des thématiques qui préoccupent directement la population, bien loin des recherches abstraites souvent associées au monde universitaire. Lors de l’ouverture du colloque, la Directrice Générale de la Recherche Scientifique a rappelé que « partager les résultats, c’est aussi une responsabilité ». Traduction : ces recherches doivent sortir des laboratoires et servir les communautés. Et si l’avenir de l’environnement dépendait justement de ces chercheurs encore en formation ? À voir l’énergie déployée cette semaine, la relève semble prête.