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Depardieu demande la condamnation du "Complément d'Enquête" qui l'a "tué" professionnellement

02/10/2025 19:23 © Afp

L'avocat de Gérard Depardieu a accusé jeudi devant le tribunal de Paris l'émission Complément d'Enquête d'avoir provoqué la chute de l'acteur en effectuant un montage d'une "déloyauté absolue" d'un reportage dans lequel l'acteur tenait des propos graveleux et sexistes, ce que réfutent les journalistes.

Au cœur des débats qui se tiennent en l'absence de Gérard Depardieu: une séquence de moins d'une minute sur les 54 que dure l'enquête "La chute de l'ogre", filmée dans un haras en 2018 en Corée du Nord lors d'un voyage à l'occasion des 70 ans du régime.

Sur ces images de la société Hikari diffusées le 7 décembre 2023 sur France 2, l'acteur tient des propos de nature sexuelle au moment où une fillette à cheval passe à l'écran. Or, affirme la défense de l'acteur et de l'écrivain Yann Moix qui participait à ce voyage, ces propos auraient concerné une femme adulte, que l'on ne voit pas à l'écran.

Les journalistes "ont truqué, tronqué, afin d'obtenir un effet sensationnel", ont été d'une "déloyauté absolue" en se livrant à un montage frauduleux destiné à faire faussement croire que le comédien sexualisait une enfant, accuse son avocat Jérémie Assous. Ce "Complément d'Enquête" a eu "un effet atomique sur Gérard Depardieu" en suscitant "une polémique nationale qui a tué" l'acteur professionnellement, poursuit l'avocat. Il ne travaille plus depuis, dit-il.

Malkovich et Houellebecq invoqués

De son côté, France Télévisions, dont les défenseurs doivent commencer à plaider en début de soirée, "conteste tout trucage et tout montage illicite", a déclaré mercredi à l'AFP l'avocate du groupe, Juliette Félix.

Les auteurs du reportage affirment que leur montage ne travestit pas la réalité, que les propos concernaient bien la fillette et s'appuient sur d'autres enregistrements de la séquence.

Dans les images fournies à un huissier par France Télévisions pour défendre le travail des journalistes, "les seuls moments où on n'a pas l'image de la cavalière" adulte, "c'est les moments où Gérard Depardieu tient les propos litigieux", accuse Me Assous, qui insiste sur le refus du groupe public et d'Hikari de remettre l'intégralité de leurs rushs, au nom de la protection des sources.

Autre angle d'attaque de l'avocat, ces propos auraient été prononcés dans le cadre d'un projet de fiction dont Yann Moix était "le réalisateur" quand Gérard Depardieu en était "l'acteur principal", jouant son propre personnage. Une thèse "pas du tout invraisemblable", a renchéri son confrère Etienne Bodéré, citant John Malkovich et Michel Houellebecq qui ont joué leur propre rôle au cinéma, respectivement "Dans la peau de John Malkovich" et "L'Enlèvement de Michel Houellebecq".

Gérard Depardieu et Yann Moix sont absents à l'audience, leur avocat invoquant des raisons de santé.

Macron "mieux informé que d'autres"

Ce "Complément d'enquête" avait suscité un vif émoi. Outre la séquence contestée, on y entend l'acteur tenir de nombreux propos misogynes et dégradants pour les femmes lors de ce voyage nord-coréen. La comédienne Charlotte Arnould l'y accuse aussi de l'avoir violée en 2018, et d'autres femmes racontent des agressions sexuelles.

Emmanuel Macron avait volé au secours de l'acteur mondialement connu, se décrivant en "grand admirateur", et avait laissé entendre que les images avaient pu être truquées. Un soutien dont se prévaut Me Assous devant le tribunal: "Il est quand même mieux informé que d'autres, le président de la République...".

Le comédien a depuis été condamné au printemps à 18 mois d'emprisonnement avec sursis pour des agressions sexuelles lors d'un tournage ### il a fait appel ### et a été renvoyé devant la cour criminelle de Paris pour les viols dénoncés par Charlotte Arnould.

L'acteur conteste ces accusations depuis sa mise en examen en 2020 et a fait appel de l'ordonnance de renvoi.

Le tribunal s'est aussi penché sur les allégations d'abus de confiance et de travail dissimulé, liées au fait que les journalistes auraient indûment et gratuitement utilisé le labeur des deux hommes puis "détourné la nature de (leur) œuvre pour faire croire que cela relevait de l'information", selon Me Assous.

Hikari a répliqué en attaquant la partie adverse pour dénonciation calomnieuse, fausse attestation et tentative d'escroquerie au jugement.

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