Portrait - Sarah Rakotomanga, la nouvelle voix du tennis tricolore
À 19 ans, la Française d’origine malgache a signé son premier coup d’éclat sur le circuit WTA, à São Paulo. Derrière ce succès précoce se dessine déjà un destin singulier, marqué par la persévérance et l’envie de se faire un nom.
Des débuts modestes à un premier sacre
Quand elle a commencé le tennis sur les courts d’Antsirabe, à Madagascar, Sarah Rakotomanga Rajaonah n’imaginait sans doute pas soulever un trophée international avant ses 20 ans. Ce rêve est devenu réalité dimanche au Brésil, où la jeune gauchère a remporté le tournoi WTA 250 de São Paulo en battant l’Indonésienne Janice Tjen. Une victoire en deux sets qui lui ouvre les portes du Top 130 mondial et la propulse dans la lumière. Ce succès aurait pourtant pu ne jamais arriver. Au premier tour, la Française était à deux points de l’élimination, menée largement par la Mexicaine Ana Sofía Sánchez. Mais sa combativité a renversé la donne. La suite du tournoi a confirmé une qualité rare chez cette joueuse encore méconnue : la capacité à garder son sang-froid dans les moments clés.
Trajectoire forgée par la détermination
Née en 2006, formée en France après son enfance à Madagascar, Rakotomanga a progressé loin des projecteurs. Entre Toulouse et Paris, elle a construit patiemment son jeu, soutenue aujourd’hui par son entraîneur Thomas Delgado. En avril, un quart de finale à Rouen avait donné un premier aperçu de son potentiel. La victoire brésilienne marque, elle, un véritable tournant : celui de l’entrée dans le cercle des espoirs confirmés. Son style allie variations tactiques et intelligence de jeu. Si la terre battue reste sa surface de prédilection, elle a montré au Brésil qu’elle pouvait briller aussi sur dur. Plus que sa technique, c’est son attitude qui frappe : une maturité et une résilience peu communes à son âge. À 19 ans, Sarah Rakotomanga incarne l’émergence d’une nouvelle génération française. Derrière ce premier trophée, c’est une histoire qui commence : celle d’une joueuse qui veut s’imposer parmi les meilleures, tout en portant haut les couleurs de ses deux cultures, française et malgache.