Allaitement exclusif : Madagascar vise 74 %, contre 54 % actuellement
La semaine nationale de l’allaitement maternel, célébrée à Madagascar du 11 au 17 août 2025, met en avant la nécessité de renforcer durablement l’accompagnement des mères. L’OMS et l’UNICEF soulignent qu’un investissement dans l’allaitement est un investissement dans la santé et l’avenir des enfants.
Sous le thème « Priorité à l’allaitement maternel : créer des systèmes de soutien durables », la semaine nationale s’aligne sur la Semaine mondiale de l’allaitement maternel tenue du 1er au 7 août. Dans une déclaration conjointe, le directeur général de l’OMS, Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, et la directrice générale de l’UNICEF, Catherine Russell, ont rappelé que l’allaitement est l’un des moyens les plus efficaces de garantir la santé et la survie des nourrissons dès leurs premiers jours. Il agit comme un premier vaccin, protégeant notamment contre la diarrhée et la pneumonie. Pourtant, seuls 48 % des nourrissons de moins de six mois sont exclusivement allaités dans le monde, loin de l’objectif de 60 % fixé pour 2030. À Madagascar, ce taux est estimé à 54 % au niveau national, avec des écarts importants selon les régions.
Soutien à l’allaitement maternel
L’OMS et l’UNICEF constatent que de nombreuses mères quittent les établissements de santé sans conseils adaptés pour allaiter correctement ou introduire une alimentation complémentaire au bon moment. Seul un cinquième des pays intègre une formation spécifique sur l’alimentation des nourrissons et jeunes enfants dans le cursus des médecins et infirmiers.
Les deux organisations appellent à intégrer le soutien à l’allaitement maternel dans les soins prénatals, l’accouchement et les suivis postnatals, et à renforcer les systèmes communautaires pour garantir un accompagnement continu jusqu’aux deux ans de l’enfant et au-delà.
Selon l’enquête SMART de juin 2025, le taux d’allaitement exclusif dans les douze districts du Grand Sud de Madagascar s’élève à 33,1 %, avec des extrêmes allant de 12,7 % à Sakaraha à 52,8 % à Taolagnaro. Dans le Grand Sud-Est, la moyenne atteint 58,3 %, avec un pic à 82,7 % à Nosy Varika et un minimum de 32,5 % à Vondrozo.
Le ministère de la Santé publique souligne que le soutien aux mères doit commencer dès la naissance et se poursuivre pendant deux ans. Ce suivi implique les professionnels de santé, les agents communautaires, les familles, mais aussi les employeurs. Actuellement, sept départements ministériels disposent de coins allaitement, contre 40 % des entreprises du textile et moins de 10 % dans d’autres secteurs.
Législation et protection de l’allaitement
La loi malgache encadre la commercialisation des substituts du lait maternel, mais les violations restent fréquentes. L’UNICEF appelle au respect strict de ce cadre juridique et au renforcement des protections pour les mères, notamment par l’allongement du congé maternité, jugé insuffisant. Les partenaires recommandent également d’augmenter les budgets publics consacrés aux programmes d’allaitement et de former davantage de professionnels de santé et d’agents communautaires afin qu’ils puissent offrir un appui efficace et constant aux mères allaitantes.
Selon l’OMS et l’UNICEF, chaque dollar investi dans l’allaitement maternel génère 35 dollars de retombées économiques. Les deux agences affirment que renforcer les systèmes de santé pour soutenir l’allaitement est non seulement un impératif sanitaire, mais aussi moral et économique.
La semaine nationale de l’allaitement maternel à Madagascar, rythmée par des actions de sensibilisation menées avec l’appui de l’UNICEF et du ministère de la Santé publique, porte un message clair : investir dans l’allaitement, c’est investir dans l’avenir du pays. Elle s’achèvera le 17 août 2025.