Menabe : Les mangroves renaissent grâce à l’action locale
La moitié des 300 000 hectares de mangroves à Madagascar est encore en danger. Mais à Ankevo sur Mer, dans la région Menabe, une communauté locale montre qu’il est possible de protéger ces forêts.
Depuis 2024, l’organisation communautaire « Mijorosoa », qui veut dire « bien établi », gère 3 612 hectares de mangroves pour trois ans selon le communiqué du WWF. Cette organisation compte 371 membres, dont plus de la moitié sont des femmes. Ensemble, ils restaurent les mangroves détruites. « Avant, il n’y avait plus de crabes ici. Mais depuis qu’on replante les mangroves, les crabes sont revenus. On peut les pêcher, les manger. Et dans deux ans, on pourra même en vendre », raconte Michel Fiavia, président de la communauté.
Patrouilles régulières
Protéger les mangroves, c’est aussi empêcher les activités illégales. À Ankevo, cette mission revient à 16 membres volontaires de la communauté. Trois fois par semaine, des patrouilles sont organisées, en mer comme en forêt, de jour comme de nuit. Chaque sortie permet de surveiller les zones sensibles et de repérer d’éventuels abus. Une application sur smartphone, appelée SMART Mobile, sert à enregistrer les informations importantes : les lieux visités, les pressions sur la nature ou encore les comportements à risque. « Je fais cela pour mes enfants et les générations futures. Sans mangroves, on ne peut pas vivre ici », explique Lahirinirako Zaky, un des patrouilleurs. En 2024, une personne a été prise en train de pêcher illégalement. Les patrouilleurs ont fait un rapport. Le dossier a été transmis au comité local, appelé « Komity Mpanatanteraka ny Dina » (KMD). Ce comité a donné une amende au pêcheur. Toutes ces actions montrent que quand une communauté protège ses ressources, les résultats sont visibles. Le WWF aide « Mijorosoa » avec un appui technique et financier, dans le cadre du projet Pêche Côtière Durable (PCD), financé par la banque allemande KfW et en partenariat avec Madagascar National Parks.