Festival Hosotra - Le jardin d’Antaninarenina en galerie à ciel ouvert
Pendant trois semaines, le jardin de l’ORTANA accueille une quarantaine d’artistes malgaches pour une édition haute en couleurs du Festival Hosotra, entre hommage patrimonial et engagement artistique
Le Festival Hosotra a pris ses quartiers au cœur d’Antananarivo. Du 5 au 25 juillet, le jardin de l’Office Régional du Tourisme (ORTANA), à Antaninarenina, se métamorphose en galerie à ciel ouvert. Au programme : expositions collectives, ateliers de création, carnavals artistiques, conférences et vente d’œuvres. Une quarantaine de plasticiens y exposent, offrant un panorama riche de la création contemporaine malgache. Cette édition est marquée par une dimension particulière : celle du retour aux sources.
Créé en 1997 à Analakely, à l’époque du mythique marché du Zoma, Hosotra a longtemps fait figure de laboratoire artistique urbain. Ses premières éditions, installées sous les ombrelles colorées du centre-ville, ont révélé plusieurs générations d’artistes. Longtemps contraint au silence faute d’espace, le festival retrouve peu à peu sa place. Après l’expulsion d’Analakely en 2009, les artistes avaient perdu leur terrain d’expression. Il aura fallu attendre 2023 pour voir renaître Hosotra à La Colline – Maison sociale des arts à Ambatovinaky. Cette relance témoigne d’une volonté forte : celle de faire de la culture un pilier de la vie urbaine.
Une scène visuelle en mouvement
En mêlant œuvres plastiques, animations et échanges, Hosotra dépasse la simple exposition. Il crée une rencontre entre les artistes, le public, les curieux, les initiés. Chaque œuvre, chaque geste créatif devient un pont entre passé et présent, tradition et modernité. Le jardin d’Antaninarenina se transforme ainsi en un espace de dialogue culturel ouvert à tous. Au-delà de sa programmation, le festival interroge la place des arts visuels dans la capitale et plus largement à Madagascar. Le retour d’Hosotra rappelle combien la culture a besoin de lieux, de reconnaissance, de constance. Il témoigne aussi de la vitalité d’un écosystème artistique qui, malgré les contraintes, continue d’innover, de résister, de créer.