Carburant : Madagascar échappe aux risques liés aux tensions dans le détroit d’Ormuz
Les navires transportant le carburant vers Madagascar n’empruntent pas le détroit d’Ormuz, une zone actuellement sous tension en raison du conflit entre Israël et l’Iran. Le gouvernement rassure : les stocks sont suffisants et l’approvisionnement continue normalement.
Face aux inquiétudes liées aux tensions géopolitiques entre Israël et l’Iran, le ministre de l’Énergie et des Hydrocarbures, Jean-Baptiste Olivier, a tenu à rassurer la population. Lors d’une conférence de presse organisée aujourd’hui 25 juin 2025 à l’Amphithéâtre d’Ampandrianomby, il a expliqué que les navires transportant du carburant vers Madagascar n’empruntent pas le détroit d’Ormuz, une route maritime considérée comme risquée dans le contexte actuel. Le fournisseur principal du pays, OQ Trading, est basé au Sultanat d’Oman et utilise des itinéraires sûrs pour les livraisons. Madagascar ne court donc aucun risque d’interruption d’approvisionnement en lien avec les tensions au Moyen-Orient.
Des stocks de carburant suffisants
Le ministre a également indiqué que les stocks de carburant disponibles dans le pays sont largement suffisants. Actuellement, Madagascar dispose de plus de 104,5 millions de litres de carburant, dont 73,1 millions de litres de gasoil stockés à Toamasina et 30 millions de litres dans les dépôts des autres régions. Pour l’essence, les stocks nationaux s’élèvent à 23 millions de litres, répartis entre Toamasina (15,9 millions de litres) et d’autres sites de stockage dans le pays. À ces volumes s’ajoute le carburant actuellement en transit par bateau, train et camion-citerne.
Avec l’arrivée des vacances et des festivités, la demande en carburant a connu une hausse, ce qui a provoqué des ruptures ponctuelles dans certaines stations-service, notamment à Antananarivo et à Ambositra. Cependant, le ministre a précisé qu’il ne s’agit pas de pénuries générales, mais de situations passagères dues à des retards de transport et à la panique des consommateurs. De fausses rumeurs ont en effet poussé certains à stocker du carburant à domicile, un comportement dangereux en raison du fort risque d’incendie.
Transport accéléré pour éviter les ruptures
Pour faire face à la forte demande, le ministère a mis en place des mesures pour accélérer le transport du carburant depuis Toamasina vers les autres régions, en particulier vers Antananarivo. Le ministère de l’Énergie et des Hydrocarbures travaille en étroite collaboration avec l’Office Malgache des Hydrocarbures (OMH), les compagnies pétrolières et la Gendarmerie nationale pour sécuriser et faciliter la circulation des camions-citernes. Les dépôts de carburant resteront également ouverts, y compris pendant les jours fériés, notamment le 26 juin, jour de la fête nationale.
Parmi les mesures prises figurent la livraison directe du carburant aux stations-service, le renforcement de l’approvisionnement des dépôts de Fianarantsoa et Manakara avec des camions venant de Toliara, et la présence de la Gendarmerie et de l’OMH pour faciliter les opérations de transport. Le dernier navire transportant du carburant est arrivé à Madagascar le 12 juin dernier, et le prochain est attendu entre le 5 et le 10 juillet 2025.
Sur le marché international, le prix du baril de pétrole, qui avait brièvement augmenté jusqu’à 78 dollars en raison des tensions au Moyen-Orient, est déjà redescendu à 68 dollars. Cette fluctuation n’aura aucun impact sur les prix à la pompe à Madagascar pour le mois de juillet, assure le ministère de l’Energie.