Culture de rente : La cannelle de Vatomandry, un trésor agricole en pleine révolution

Avec l’appui technique et financier du Mécanisme de la Forêt et des Paysans (FFF), transmis par la Confédération des agriculteurs malgaches, ou Fekritama, ces communautés rurales redonnent vie à une culture longtemps négligée. Cela devrait également renforcer leur résilience face au changement climatique.

Révolution apportant un rendement jusqu’à 300%

Longtemps cultivée de façon anarchique, la cannelle de Vatomandry bénéficie désormais d’un encadrement structuré. La formation dispensée aux membres des coopératives locales, comme Tafa et MAISO, porte sur l’agroforesterie, l’usage d’engrais organiques, l’irrigation, le nivellement des sols ou encore la fabrication artisanale de bâtons de cannelle. Tout cela a donné des résultats importants. Notamment, les plantations mieux entretenues, les récoltes plus fréquentes et des revenus accrus. Le délai entre la plantation et la première récolte a été réduit de moitié, tandis que le rendement a progressé de 200 à 300 %, selon les membres de Fekritama. Face à ces résultats, de nombreux agriculteurs délaissent les cultures plus lentes comme le girofle au profit de la cannelle.

Une filière inclusive et porteuse d’avenir

Au-delà des gains économiques, cette nouvelle dynamique repose sur une mobilisation communautaire forte. Hommes, femmes et jeunes se partagent les tâches : création de pépinières, entretien, récolte, transformation et conditionnement. Cette approche inclusive crée non seulement des emplois, mais renforce également les liens sociaux. Surtout, elle permet aux familles d’envisager un avenir meilleur, notamment en matière d’éducation pour leurs enfants.
La culture de la cannelle, en plus de sa rentabilité, se révèle être une plante idéale pour restaurer les terres dégradées et faire face aux défis climatiques. Pour Archil Paulin, de la coopérative MAISO, "la cannelle est désormais une filière stratégique pour le développement local".