Restitution des Îles Éparses à Madagascar : La France refuse, une cogestion en perspective
« Non, on ne va pas restituer les Îles Éparses, nous allons les gérer ensemble intelligemment », a déclaré Emmanuel Macron lors de sa visite d’État à Madagascar. La question des Îles Éparses reste un point de tension dans les relations franco-malgaches. Si la France exclut toute idée de transfert de souveraineté, une alternative semble désormais se dessiner : celle d’une cogestion, que les deux parties envisagent sérieusement.
Un refus réaffirmé de la France
Depuis des décennies, Madagascar revendique la souveraineté sur les Îles Éparses, dont Europa, Bassas da India, Juan de Nova, les Glorieuses et Tromelin au nom d’une continuité territoriale héritée de la période coloniale. Mais Paris campe sur sa position. Ce refus a été réitéré le jeudi 24 avril, lorsque le président français a précisé que la commission mixte franco-malgache serait relancée pour permettre des décisions communes sur ces territoires, sans pour autant remettre en cause la souveraineté française.
La France considère en effet ces îles comme partie intégrante de ses territoires ultramarins, administrés par les Terres australes et antarctiques françaises (TAAF). À ses yeux, le débat juridique est clos. Cette position continue de nourrir les tensions avec Madagascar, où elle est perçue comme une forme de déni d’histoire et d’injustice non réparée.
Emmanuel Macron a néanmoins tenu à tempérer le débat en affirmant que cette question ne devrait plus être une source de différend entre les deux pays. Il a également rappelé que les priorités communes devraient se concentrer sur les défis socio-économiques, en particulier la lutte contre la pauvreté, qui touche plus de 80 % de la population malgache.
Une cogestion en discussion
Lors d’une réunion à huis clos entre les deux chefs d’État, tenue le mercredi précédent, il a été décidé de relancer les travaux de la commission mixte, interrompus depuis 2019. Une réunion est d’ores et déjà programmée pour le 20 juin prochain. L’objectif : convenir ensemble des modalités de gestion de ces îles.
La cogestion envisagée consisterait en une collaboration franco-malgache dans des domaines clés tels que la protection de l’environnement, la gestion durable des ressources naturelles et la recherche scientifique. Il ne s’agirait pas d’un abandon de souveraineté, mais plutôt d’un partage des responsabilités, dans un esprit de coopération mutuelle et de respect. Cela marque une possible évolution dans un dossier longtemps bloqué.