Réduction des émissions de carbone : Madagascar renforce le mécanisme REDD+
La gestion durable des forêts est un enjeu essentiel pour Madagascar, étant un pays fortement impacté par la déforestation et la dégradation des écosystèmes. Afin de lutter contre cette crise environnementale et réduire les émissions de carbone, le gouvernement mise sur le mécanisme REDD+ (Réduction des Émissions dues à la Déforestation et à la Dégradation des Forêts).
La semaine dernière, une réunion stratégique entre le ministère de l’Environnement et du Développement Durable et le Sénat s’est tenue au Palais de Verre à Anosy. L’objectif était d’améliorer la collaboration avec les communes bénéficiaires des revenus carbone REDD+, une initiative essentielle pour la conservation des forêts et la lutte contre le changement climatique.
REDD+ : un outil clé pour réduire les émissions de carbone
Madagascar figure parmi les pays les plus touchés par la déforestation, avec une perte annuelle de plus de 36 000 hectares de forêts. Cette destruction est principalement due aux pratiques agricoles non durables, à l’exploitation forestière illégale et à la production excessive de charbon de bois. Ces activités augmentent les émissions de carbone et aggravent les effets du changement climatique, exposant la Grande Île à des phénomènes météorologiques extrêmes tels que les cyclones et les sécheresses.
Le mécanisme REDD+ représente une solution efficace pour freiner cette tendance. Il repose sur un principe de compensation environnementale qui consiste à rémunérer les efforts de conservation des forêts en générant des crédits carbones. Ces crédits sont ensuite vendus sur le marché international, permettant ainsi de financer des projets de reforestation et de développement durable. En plus de protéger la biodiversité, cette approche permet aux communes engagées dans la préservation des forêts de bénéficier de revenus supplémentaires, renforçant ainsi leur autonomie économique tout en réduisant les émissions de carbone.
Meilleure gouvernance environnementale
Le sénateur et questeur Eddie Serge Fernand a souligné l’importance d’une implication plus active des collectivités locales dans le processus REDD+. Bien que certaines communes, notamment dans la région SAVA, soient déjà bénéficiaires des crédits carbones, de nombreuses autres restent mal informées sur les opportunités offertes par ce mécanisme. L’association AMELA, qui regroupe les maires et élus locaux d’Antalaha, a élaboré un plan environnemental en sept points pour accompagner le gouvernement dans sa politique de reforestation. Cette initiative s’inscrit dans la vision du Président Andry Rajoelina, qui ambitionne de faire de Madagascar une référence en matière de conservation des forêts et de réduction des émissions de carbone. L’enjeu principal est d’associer les populations locales à ces efforts de préservation, en leur offrant des alternatives économiques viables pour réduire leur dépendance aux ressources forestières. La sensibilisation des décideurs locaux et l’adoption de pratiques agricoles durables figurent parmi les leviers essentiels pour atteindre cet objectif.
Gestion durable des ressources forestières
Lors de la réunion, plusieurs axes stratégiques ont été définis pour améliorer l’efficacité du mécanisme REDD+. La question de l’accès et du partage équitable des revenus REDD+ a été abordée afin de garantir une redistribution optimale aux communes engagées dans la protection des forêts. Le renforcement de la gouvernance environnementale et la responsabilisation des collectivités locales sont également des priorités pour assurer une gestion durable des ressources naturelles. Par ailleurs, l’accent a été mis sur la nécessité de développer des actions concrètes de reboisement à travers la création de pépinières communales. Ces initiatives permettront non seulement de restaurer les écosystèmes dégradés, mais aussi de compenser les émissions de carbone générées par les activités humaines.