Santé mentale : Des volontaires formés aux Premiers Secours Psychologiques pour mieux faire face aux crises
Face aux crises et aux catastrophes, la santé mentale est tout aussi essentielle que les soins physiques. Pour renforcer l'accompagnement des personnes en détresse, la Croix-Rouge Malagasy (CRM) a formé des volontaires en Premiers Secours Psychologiques (PSP). Cette initiative vise à garantir un soutien psychologique rapide et adapté aux populations les plus vulnérables.
Pour une réponse d’urgence en situation de crise
Les catastrophes naturelles, les conflits, les épidémies ou encore les drames personnels laissent souvent des séquelles invisibles mais profondes. Si les soins médicaux sont immédiatement mobilisés pour les blessés physiques, les traumatismes psychologiques sont parfois au second plan. Pourtant, un accompagnement précoce peut faire une réelle différence dans la reconstruction des individus affectés.
C’est dans cette optique que la CRM a initié une formation en PSP pour ses volontaires. L’objectif est de leur donner les compétences nécessaires pour apporter un soutien immédiat aux personnes en détresse et les orienter vers des structures adaptées si besoin. Ces volontaires, déployés dans les régions les plus exposées aux risques, deviennent ainsi des relais essentiels pour garantir un accompagnement psychologique de proximité.
Grâce à cette formation, la CRM agit pour la prévention des troubles psychologiques à long terme. En intégrant ces volontaires dans les dispositifs d’intervention, elle s’assure que chaque personne touchée par une crise puisse être écoutée et soutenue dans les moments les plus critiques.
Une grande lacune encore à combler
Si ces efforts sont louables, ils ne suffisent pas à combler le manque criant de ressources en santé mentale à Madagascar. Avec seulement 24 psychiatres pour 29 millions d’habitants, le pays est largement en deçà des recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Ce chiffre est plus de deux fois inférieur à la moyenne africaine et près de 250 fois en dessous des standards internationaux.
Les défis sont nombreux : manque de structures spécialisées, insuffisance de professionnels qualifiés, faible accès aux soins et absence de politique publique dédiée à la santé mentale. Dans plusieurs régions du pays, les troubles psychologiques restent tabous et les solutions thérapeutiques quasi inexistantes.
Grâce à ces formations en PSP, Madagascar fait un pas vers une prise en charge plus complète des détresses psychologiques. Toutefois, sans un engagement plus fort des autorités et un financement accru du secteur, la santé mentale restera un domaine marginalisé, alors qu’elle est essentielle pour le bien-être et la résilience des populations.