MUNICIPALES À ANTANANARIVO - Les candidats jettent leur dernière carte
La campagne électorale pour les communales et les municipales du 11 décembre prend fin ce jour. Durant le week-end, la plupart des candidats, notamment à Antananarivo, ont jeté leurs dernières forces dans la bataille.
Marquer les esprits. Dans l’ensemble, c’est l’objectif des carnavals et des meetings électoraux qui ont animé le week-end. Des événements organisés pour terminer en apothéose la propagande, mais aussi pour faire une dernière démonstration de force, étant donné que le dernier jour de campagne, aujourd’hui, tombe un lundi.
Il est d’usage que les derniers jours de campagne sur le terrain servent à abattre les dernières cartes pour prendre l’ascendant psychologique sur les adversaires et se figer dans la tête des électeurs. Au milieu des fanfares, des tintamarres et de la liesse, les discours, inaudibles, ne sont que des formalités, voire juste des occasions pour encore plus galvaniser l’assistance. Pour les derniers ajustements sur les programmes et visions, les plateaux audiovisuels et les réseaux sociaux sont privilégiés.
Les candidats aux élections municipales à Antananarivo n’ont pas dérogé à ces formules classiques. Ainsi, les rues d’Antananarivo et les places publiques ont été prises d’assaut par les candidats et leurs partisans, samedi et dimanche. Les quatre candidats qui ont été les principaux animateurs de ces vingt jours de campagne électorale ont été les plus remarqués lors de ces deux jours de dernière ligne droite.
C’est le candidat Tahina Razafinjoelina qui a ouvert le bal avec un carnaval dans les rues de la capitale samedi. Il compte faire un dernier coup d’éclat médiatique, ce soir, avec une émission télévisée « pour répondre aux questions des téléspectateurs », selon la bande-annonce. Le candidat Tojo Ravalomanana et le candidat O’Gascar Fenosoa Mandrindrarivony, eux aussi, ont opté pour le carnaval pour boucler la boucle de leur campagne électorale.
Dérives
Tous deux ont tenu leurs derniers meetings, samedi, à Analamahitsy pour le premier et à Ambohimanarina pour le second.
Le candidat Tojo Ravalomanana s’est, par ailleurs, accordé une dernière émission spéciale diffusée par quelques stations privées de la capitale, hier soir. En termes d’affluence et de logistique déployée, le dernier meeting de la candidate Harilala Ramanantsoa a été l’événement d’hier. C’est devant un Coliseum Antsonjombe plein à craquer qu’elle a tenu son dernier discours de campagne. En parallèle au show électoral, elle aussi opte pour les réseaux sociaux et les médias pour véhiculer les détails de son programme.
Les trois autres candidats aux municipales à Antananarivo ont été plutôt timorés ou même absents du terrain durant cette campagne électorale. N’étant allée à la rencontre des électeurs que durant cette dernière semaine de campagne, la candidate Roindefo Monja a privilégié la formule du porte-à-porte, avec quelques retransmissions en direct sur sa page Facebook. N’ayant effectué que des descentes sur le terrain sporadiques, le candidat Ndriana Razanamasy a essentiellement fait sa campagne sur sa page Facebook.
À part quelques sonorisations mobiles déployées dans quelques quartiers, surtout les quartiers populaires, ainsi que les affiches un peu partout, le candidat Joseph Martin Randriamampionona a été carrément absent du terrain. Ses rares sorties publiques durant cette campagne ont été lors des débats entre les candidats au centre Arrupe, à Faravohitra, et à la salle du Conseil de la mairie d’Antananarivo, à Analakely.
Après plusieurs âpres batailles sur le terrain, il est probable que certains candidats essaient de jouer leur va-tout jusque durant cette dernière journée. Quelques-uns opteraient pour des derniers porte-à-porte dans les quartiers où ils estiment être en déficit de capital sympathie. Outre les shows électoraux, les multiples publications sur les réseaux sociaux ou encore les différentes émissions médiatiques, la campagne électorale a aussi été marquée par les dérives et les dénigrements.
Les dénigrements, les attaques personnelles, les accusations et tentatives de décrédibilisation du processus électoral ont, une nouvelle fois, occulté les débats d’idées et les programmes des candidats. Un fait qui est général à la campagne électorale pour les municipales et les communales dans la plupart des circonscriptions. Pour Antananarivo et ses environs, les dérives de cette campagne électorale sont démontrées par l’anarchie des affichages.
Les murs des particuliers, et même ceux de certains bâtiments publics, les poteaux et les carrefours sont défigurés par les affiches des candidats. Les partisans de certains posent même des affiches par-dessus celles des candidats concurrents, sans parler des affiches déchirées et celles taguées d’insultes. La Commission électorale nationale indépendante (Ceni) a aussi sa part de responsabilité dans cette pétaudière. Il n’y a pratiquement pas eu de panneaux d’affichage réglementaires. Reste à voir si les futurs maires auront à l’esprit de restaurer les murs qu’ils ont contribué à défigurer.