Préservation équitable : Les pays mégadivers unissent leurs voix à New York
Lors de la 79ème Assemblée générale des Nations Unies, les pays mégadivers ont réitéré l’urgence de protéger leur patrimoine naturel exceptionnel. Madagascar, aux côtés de la Colombie et d'autres membres du Groupe des Pays Mégadivers de même esprit, a plaidé pour un partage équitable des ressources génétiques et une mobilisation plus importante des fonds pour mettre en œuvre le Cadre Mondial de la Biodiversité.
70 % de la biodiversité mondiale
Le 25 septembre 2024, en marge de la 79ème Assemblée générale des Nations Unies à New York, une réunion décisive des pays membres du Groupe des Pays Mégadivers de même esprit (LMMC) s’est tenue à l'initiative de la Colombie. Ces pays, qui regroupent plus de 70 % de la biodiversité mondiale, sont à la fois riches en écosystèmes uniques et en savoirs traditionnels essentiels pour la gestion durable des ressources. Les discussions ont notamment porté sur l’opérationnalisation du mécanisme multilatéral pour le partage juste des avantages découlant de l’utilisation des ressources génétiques, et sur la mobilisation des ressources pour mettre en œuvre le Cadre Mondial de la Biodiversité de Kunming-Montréal, adopté en 2022. Ce cadre vise à inverser la perte de biodiversité d’ici 2030, mais nécessite une collaboration internationale renforcée et des financements conséquents.
Madagascar : un trésor de biodiversité
Madagascar fait partie des 17 pays mégadivers du LMMC. Reconnu pour la richesse de sa faune et de sa flore, la Grande Île abrite un taux exceptionnel d’endémisme avec 80 à 100 % de ses espèces végétales et animales qui ne se trouvent nulle part ailleurs, selon les données du projet Biodev2030. 80 % des plantes vasculaires recensées sur notre île sont endémiques, tout comme la plupart de nos espèces animales. Les écosystèmes malgaches, notamment les forêts humides et les vastes mangroves de 2 100 km², offrent des services écologiques indispensables, tels que la séquestration du carbone, la stabilisation des côtes et la préservation des habitats marins. Toutefois, ces richesses naturelles sont constamment menacées par la déforestation, la surpopulation et le changement climatique.
Soutien international
La question du partage équitable des ressources génétiques a été au centre des discussions à New York. Les pays mégadivers, souvent riches en biodiversité mais confrontés à des contraintes économiques, réclament une compensation juste pour l'exploitation de leurs ressources naturelles par des acteurs internationaux, notamment dans le domaine des biotechnologies. La mise en place d’un mécanisme multilatéral, soutenu par la communauté internationale, pourrait permettre de remédier à ces déséquilibres tout en favorisant la protection des écosystèmes.
Le Cadre Mondial de la Biodiversité de Kunming-Montréal, pierre angulaire des efforts internationaux, fixe des objectifs ambitieux pour la protection de 30 % des terres et des océans d’ici 2030. Cependant, sa réussite dépendra largement des financements alloués à sa mise en œuvre, en particulier dans les pays en développement, dont beaucoup abritent les écosystèmes les plus menacés.
