Première fistule artérioveineuse réalisée à Madagascar : un espoir pour les patients sous dialyse
À l'hôpital Joseph Ravoahangy Andrianavalona, une équipe médicale a réalisé pour la première fois la création d'une fistule artérioveineuse (FAV) chez un adolescent de 17 ans. L'intervention, essentielle pour la dialyse, a été effectuée sous la supervision du Dr Walter Morale, néphrologue italien, marquant une avancée importante pour les soins néphrologiques à Madagascar.
Un moment historique
Le 17 septembre 2024 restera une date clé pour le domaine médical à Madagascar. Pour la première fois, une fistule artérioveineuse a été créée à l’hôpital Joseph Ravoahangy Andrianavalona (CHUJRA). Le patient, un adolescent de 17 ans souffrant d’insuffisance rénale chronique, a bénéficié de cette intervention réalisée grâce au Dr. Walter Morale, directeur de l’unité de néphrologie et de dialyse de l'ASP de Raguse, en Italie. La création d'une fistule artérioveineuse (FAV) est essentielle pour les patients sous hémodialyse. Cette connexion chirurgicale entre une artère et une veine permet un accès vasculaire permanent et sécurise le processus de dialyse. Jusqu’à présent, les patients malgaches devaient recourir à des cathéters temporaires, avec un taux élevé d'infections et une mortalité atteignant 75 à 80 % au cours des six premiers mois de traitement.
Formations des médecins locaux
Le Dr. Morale, en mission médicale à Madagascar avec l’association Ripartiamo APS, a constaté les difficultés d’accès aux soins sur la Grande Île. En raison du manque d’infrastructures et de matériel médical, les patients souffrant d’insuffisance rénale étaient particulièrement vulnérables. Fort de son expérience dans l’utilisation de la technique endoFav, le Dr. Morale a formé les médecins locaux à cette méthode moderne, considérée comme révolutionnaire dans ce contexte. Avant de réaliser l’opération, une semaine de formation intensive a permis aux médecins malgaches d'apprendre à utiliser l’échographie Doppler couleur pour implanter des cathéters jugulaires. Cette étape a préparé le terrain pour la réalisation de la première FAV. Pour le Dr. Morale, l’objectif à long terme est de former les jeunes médecins locaux afin de renforcer leurs compétences et réduire la dépendance envers les interventions étrangères.
« Avec très peu de moyens disponibles, nous avons effectué une chirurgie vasculaire d'accès pour hémodialyse. Intervenir sur ces patients et former des médecins locaux signifie donner aux Malgaches hémodialysés une meilleure perspective de la vie. La mortalité des patients hémodialysés est très élevée, jusqu'à 80% en 6 mois. Investir dans cela signifie réduire au moins 50 % ce taux de mortalité. », a commenté le docteur Walter Morale.
L’engagement de l’association Ripartiamo APS et du Dr. Morale ne se limite pas aux interventions chirurgicales. Leur objectif est de laisser un héritage éducatif et professionnel, en contribuant au développement d’un système de santé capable de relever les défis futurs. Selon les experts, ces interventions pourraient réduire de plus de 50 % la mortalité des patients dialysés à Madagascar, améliorant ainsi significativement leurs conditions de vie.
