GOUVERNEMENT - Rajoelina exige des résultats rapides

Une pression d’entrée. « Les attentes de nos concitoyens sont élevées, et leur confiance en ce gouvernement ne doit en aucun cas être trahie », sont les mots de Andry Rajoelina, président de la République, dans une lettre adressée aux membres du nouveau gouvernement.

Sans équivoque, le chef de l’État exige des résultats rapides aux nouveaux ministres. Une exigence indiquée dans la missive lue durant le premier conseil des ministres avec la nouvelle équipe gouvernementale, mais qu’il a également renchérie de vive voix et en présence de la presse. Des résultats dont il souligne le caractère « impérieux », sur des projets qu’il qualifie de « transformateurs et prioritaires dont certains sont déjà en cours».

Il y a la mise en œuvre rapide des trois piliers de la Politique générale de l’État (PGE). Le renforcement du capital humain et la transformation économique par l’industrialisation sont soulignés. Pour le second pilier, le Président a une nouvelle fois mis l’accent sur la production et la transformation locale de tout ce dont le pays a besoin. À l’entendre, l’État veut faire d’une pierre deux coups, en surfant sur l’industrialisation pour atteindre l’autosuffisance et la sécurité alimentaire.

« Nous nous engageons dans la transformation agricole », affirme-t-il alors. Aux ministres et à la secrétaire d’État concernée, il demande une concrétisation rapide des projets y afférents. Des projets déjà ficelés, à l’entendre. Il y a par exemple, l’accès aux intrants agricoles ou la construction d’usines de production d’engrais. Il y a aussi les projets avec les partenaires internationaux comme le projet Riz Plus.

Dans la liste des projets prioritaires cités de vive voix par le chef de l’État figurent aussi l’approvisionnement en eau et en électricité. Face à la pénurie d’eau à Antananarivo, notamment, le Président souligne que des solutions sont déjà prêtes, « mais ces projets n’ont pas été entamés jusqu’ici ». Il cite l’exemple du projet Tana Water III, signé en 2020, qui prévoit le remplacement du réseau d’approvisionnement en eau dans la capitale.

Culture du résultat

Andry Rajoelina enjoint ainsi le nouveau ministre de l’Eau à concrétiser rapidement ces projets et à solutionner rapidement la pénurie d’eau dans la capitale ainsi que dans les autres grandes villes. L’adduction en eau potable aux localités qui en sont privées est l’autre challenge imposé au nouveau ministre. Pareillement dans le secteur de l’énergie. Le locataire d’Iavoloha exige la construction rapide des centrales solaires initiées par l’État, afin de pallier la défaillance de la Jirama.

Les équipements nécessaires à l’installation de ces parcs solaires sont déjà au port de Toamasina depuis le mois d’avril. Ils sont destinés à quarante-sept districts.

« Nous allons modifier la méthodologie d’action. Nous allons prioriser les grandes villes pour riposter aux coupures d’électricité et les autres districts suivront après », recommande le président de la République.

La concrétisation et l’accélération des projets déjà en cours, et ceux dont les financements sont déjà acquis, sont aussi exigées dans le domaine des travaux publics. Il y a les grands projets routiers, mais aussi la réhabilitation des axes stratégiques comme la RN2. « Nos efforts dans le secteur routier seront vains si nous ne renforçons pas le contrôle des charges à l’essieu. Il est urgent de finaliser le nouveau décret encadrant les tonnages autorisés sur nos Routes nationales », souligne toutefois la lettre du Président.

Le chef de l’État exige également la mise en œuvre rapide des mesures d’accompagnement pour anticiper les impacts des accords avec le Fonds monétaire international (FMI), notamment en ce qui concerne les prix du carburant. Il y a les filets de sécurité sociale, mais aussi la distribution de kits solaires pour en finir avec l’utilisation du pétrole lampant. L’arrêt des subventions du prix à la pompe du pétrole est parmi les recommandations du FMI.

S’adressant aux nouveaux ministres, Andry Rajoelina a mis l’accent sur « la culture du résultat », en ajoutant : « Il est inacceptable que la situation au point de départ, c’est-à-dire au moment où vous prenez en main le ministère, soit la même au point d’arrivée, au moment de faire le bilan. Cela veut dire que rien n’a avancé au sein du département ministériel ».