Hérbergement : Le projet « Un logement digne pour Toutes et Tous » s’achève ce mois-ci
Dans les bidonvilles d'Anosibe Ouest et d'Ivolaniray, un projet vient de transformer la vie de 171 familles. Le projet « Un logement digne pour toutes et tous » a permis à 588 personnes de bénéficier de nouveaux logements. Des façades de briques soignées et colorées ont remplacé les anciens logements faits de tôle et de bois, offrant un environnement plus salubre et sécuritaire.
Adapté aux besoins de la population
" Ici, les eaux usées encerclent les habitants, mais aujourd’hui, elles ne risquent plus de déborder à l’intérieur des maisons surélevées d’un mètre de hauteur à chaque saison des pluies". Selon une habitante d’Ivolaniray, qui vivait dans le bidonville depuis 15 ans, son logement de fortune, autrefois réduit à un simple dortoir, est devenu un havre de tranquillité. « Par rapport à notre ancienne maison, ici, c’est le paradis ! Avant, on vivait dans les eaux usées qui débordaient du canal. L’eau de pluie tombait aussi de tous les côtés, par le toit, par la gauche, par la droite. Maintenant, les enfants peuvent jouer dans la cour tranquillement. Avant, on avait peur qu’ils attrapent des maladies ou qu’ils tombent dans l’eau », décrit-elle. À Madagascar, l’ambition du projet « Un logement digne pour Toutes et Tous », qui s’achève ce mois-ci après trois ans de chantier, est de changer le visage d’un des plus vastes bidonvilles d’Antananarivo et la vie de ses habitants. Financé par l’Agence française de développement (AFD) et la fondation Abbé Pierre à hauteur de 1,1 million d’euros, il a permis à près de 600 habitants d’accéder à des logements dignes et adaptés à leur environnement. De quoi adoucir, un peu, le quotidien de 200 familles de ces quartiers défavorisés.
Changement de mentalité
Ce chantier, mené par l’association Fonenana Mendrika (AFM), chargée de la mise en œuvre du projet, a été conçu pour être le plus inclusif possible. Les bénéficiaires ont dû non seulement s’impliquer dans les travaux, mais aussi faire un effort financier : 10 à 50% du coût de rénovation sont à leur charge. Selon la responsable du projet, « Quand on parle des quartiers populaires, pour les habitants d’Antananarivo, on pense toujours à insécurité, insalubrité, que ce sont des gens impolis, qui vont toujours attendre l’assistanat. On voulait changer ce regard-là. Ils ont leurs opinions, leurs propositions. C’est vraiment important de valoriser leur vision et leur compréhension de leur situation dans le quartier populaire d’Antananarivo. Ça change leur vie et ça change aussi le regard des autres par rapport à eux. » La transformation des bidonvilles d’Anosibe Ouest et d’Ivolaniray ne se limite pas aux infrastructures. Elle apporte aussi un changement de mentalité, tant pour les habitants que pour le reste de la population d’Antananarivo. Ce projet prouve que même les quartiers les plus défavorisés peuvent se transformer et offrir une vie meilleure à leurs résidents, tout en intégrant ces derniers dans le processus de changement.



