Infrastructure - L’aéroport d’Ivato bientôt en service
Prévue en novembre dernier, l’inauguration du nouveau terminal de l’aéroport d’Ivato, aura lieu, selon toute vraisemblance, jeudi prochain.
Serait-ce la fin d’un long feuilleton à rebondissements ? Les autorités malgaches et les dirigeants du Consortium Ravinala Airports, sous l’aile protectrice de Meridiam et du Groupe Aéroport de Paris, ADP, ont trouvé un terrain d’entente. Ou plutôt une aire de dégagement. Pour rester dans le jargon de l’aéronautique civile. Sauf changement de dernière minute, l’inauguration déjà programmée le 18 novembre, annulée in-extremis, aura lieu ce jeudi. Tout a été peaufiné dans les détails, sous les arcanes diplomatiques, pour ne pas froisser les susceptibilités des uns et des autres. L’objectif de ces manœuvres subtiles a été de manager tout le monde, sans malmener personne. Même si des doutes subsistent quant au « caractère solennel » de l’événement.
Sur le plan protocolaire, si la présence des ministres de tutelle, Roberto Tinoka (Transports et météorologie), Joël Randriamandranto (Tourisme), Patrick Rajoelina (Affaires étrangères) et d’autres membres du gouvernement est acquise, celle du président de la République, Andry Rajoelina, pour la traditionnelle coupe de ruban, serait encore à négocier.
À l’évidence, il veut éviter d’attirer les foudres de ses opposants. Qui ont souvent formulé des reproches à son encontre. Selon lesquels, « il a chipé un des projets phares du régime HVM. Dans le cadre des infrastructures structurantes. Comme la Rocade d’Iarivo ». La réplique sur la continuité de l’État avancé par les tenants du pouvoir est ignorée par les extrémistes de l’opposition. Une simple visite privée présidentielle après les cérémonies officielles serait prévue au terminal flambant neuf, comme porte dérobée à cette possible impasse. La fermeture des frontières a été avancée par Joël Randriamandranto comme principal argument « pour ne pas se précipiter à inaugurer » cette réalisation. Quand il s’occupait aussi des Transports.
Il reste aussi les résultats de l’enquête parlementaire initiée par des députés pro régime sur les clauses du contrat scellé par le HVM, jugées trop à l’avantage de Ravinala Airports. Ne serait ce que la mise en concession de vingt-huit ans. Ces « frondeurs » ont-ils eu gain de cause ? Une autre cérémonie en marge de celle d’Ivato se tiendrait à Iavoloha portant sur la signature modifiant ce contrat originel entre les parties prenantes. Quelles concessions Ravinala Airports a-t-il accepté de faire ? Même l’architecture dominante du site, à l’allure d’un hangar, indispose, semble-t-il, des concepteurs malgaches.
Ce serait aussi une occasion de réconcilier Meridiam et ADP. Thierry Déau, président fondateur de Meridiam va débarquer à bord d’un jet privé, acceptant le souhait des dirigeants malgaches. Tous ces mouvements ne doivent pas occulter d’autres préoccupations. Comme celles des employés de la Sofitrans, non repris par Ravinala Airports, et dont la boutique de duty-free est à la recherche d’un pavillon dans les sous-douanes. Tout comme d’autres gérants du même endroit, menacés d’expulsion. Une manifestation de leur désarroi gâcherait la fête.