Coopération bilatérale - Madagascar vise l’amélioration de sa diplomatie
La mise en œuvre des accords conclus par Madagascar dans le cadre de la coopération bilatérale est une question cruciale après l’installation du nouveau régime. Quelques semaines après la formation du gouvernement du Premier ministre Ntsay Christian, une décision d’abrogation des ambassadeurs à l’étranger a été prise en conseil des ministres. Ainsi, neuf ambassadeurs et deux consuls généraux sont appelés à retourner à Madagascar.
Le changement des ambassadeurs relève du pouvoir discrétionnaire et exclusif du Président. « Il s’agit également d’une stratégie adoptée par le régime en place pour améliorer les relations sur le plan international », explique Julien Radanoara, professeur en Droit et expert en Relations Internationale.
Le retour de Madagascar dans « le concert des Nations » a été marqué par le tissage des relations diplomatiques rompues depuis la crise de 2009. De différents efforts ont été entrepris par le régime précédent afin de reconquérir la place de l’État malgache en termes des échanges avec les pays étrangers. Bon nombre d’accords de différents domaines ont été établis, dont le fond vise l’adoption de partenariat durable sur le plan de développement.
En vertu du principe de continuité de l’État, le nouveau régime conduit par le Président Andry Rajoelina entend frapper fort sur le coté diplomatique. En faisant référence à la vision Initiative Emergence Madagascar, l’expert en Relations Internationale, Julien Radanoara affirme que « le rôle d’un ambassadeur consiste à attirer des investisseurs, ouvrir une fenêtre sur la promotion du pays à l’étranger. Nous devrons prendre l’exemple des pays émergents qui ont réussi à décoller leur économie comme le Brésil, Mexique et l’Argentine. En ce qui concerne les accords bilatéraux, l’Etat ferait mieux de réviser les clauses afin d’opérer les avantages pour Madagascar ».
Dans le cadre de la coopération bilatérale, Madagascar a signé de nombreux accords, si on ne citait que celui établi lors du Sommet de Beijing en septembre 2018. Le gouvernement malgache est partie prenante dans le programme Chine-Afrique auquel le Président chinois a promis le déblocage de 60 milliards de dollars à titre de financement des projets au profit des pays africains. Concernant justement la mise en œuvre de ce projet, l’ambassadeur de la République populaire de Chine à Madagascar, Yang Xiaorong a martelé que « le gouvernement chinois est en train de travailler avec le régime actuel pour concrétiser cette coopération qui s’étend dans l’économique, l’infrastructure, la santé publique et l’éducation». La diplomate chinoise d’ajouter que le démarrage des projets est en cours de réalisation.
Les partenaires sont optimistes sur le prochain décollage économique de Madagascar. Les différentes conventions signées constituent une fenêtre pour la Grande île de redresser son développement, d’être qualifié parmi les pays africains devenus puissants sur le plan économique. L’abrogation des ambassadeurs, notamment ceux qui sont accrédités dans les pays asiatiques aurait-elle une relation avec la vision adoptée par l’État malgache ?