Antananarivo - La manifestation dispersée à coups de grenade lacrymogène
Les forces de l'ordre ont dispersé à coups de grenade lacrymogène une manifestation interdite de partisans de Marc Ravalomanana.
Une journée mouvementée à Analakely, dans le centre-ville d’Antananarivo. Le deuxième jour de manifestation des partisans du candidat Marc Ravalomanana a été réprimé par les forces de l'ordre à coups de grenade lacrymogène. Les manifestant étaient venus en nombre ce matin pour dénoncer « des fraudes massives lors du deuxième tour de la présidentielle ». Mais ils n’ont pas pu entrer sur la place du 13 mai, le lieu de manifestation. L'enceinte avait été quadrillée par les forces de sécurité depuis le début de la journée et l'entrée avait été bloquée. Même les employés de la commune urbaine d’Antananarivo n’ont pas pu rejoindre leur bureau qu’après une âpre négociation.
Ils étaient 8 heures du matin à Analakely. La plupart des magasins et restaurants lorgnants l’avenue de l’indépendance commencent à ouvrir leurs portes espérant réaliser un chiffre d’affaire convenable en ce début d’année. « Il n’y a rien à craindre ici. Les forces de l’ordre sont là pour nous protéger », confie avec assurance une employée d’un restaurant. Elle se référait à la dernière manifestation du samedi 29 décembre qui s’est déroulée dans le calme. Aucun incident n’a été déclaré lors de cette première journée de manif.
Analakely vivait encore à son rythme quotidien. Les taxibes, les vendeurs à la sauvette animaient le cœur de la capitale. Les propriétaires des jeux d’attractions commençaient à quitter les lieux. Des attroupements se forment petit à petit sur le long de l’avenue de l’indépendance sous l’œil vigilant des éléments de forces de l’ordre.
Les leaders du mouvement arrivent petit à petit sur place. Il y avait la chanteuse Ninie Donia, Hanitra Razafimanantsoa. Les pourparlers entre cette élue du parti Tiako i Madagasiakara et les forces de l’ordre n’ont abouti à rien. L’accès sur le parvis de l’Hôtel de ville est toujours bloqué. Quelques minutes après, à 11 heures 41, les premières grenades lacrymogènes ont été lancées par les forces de l’ordre sur des manifestants qui avaient réussi à entrer sur le parvis de l’Hôtel de ville. Après les premiers tirs de grenades lacrymogènes, les commerçants, boutiques et bureau commencent à baisser leurs portes. Les tirs de grenades lacrymogènes se suivent pour disperser les attroupements aux environs de l’avenue de l’indépendance. La principale artère d’Analakely était bloquée à la circulation.
La deuxième journée de manifestation convoquée par les partisans de Marc Ravalomanana reste interdite.
Lova Rafidiarisoa
