Second débat sur TVM : IEM de Rajoelina contre MAP 2 de Ravalomanana
Le deuxième débat télévisé des deux candidats a pu avoir lieu malgré les tergiversations et les polémiques.
Le débat en question a observé 45 minutes de retard, ou enfin presque. La CENI et l’ORTM ont été obligées d’organiser une rencontre entre les deux camps pour trouver un terrain d’entente à propos de l’organisation. Finalement, seuls cinq proches collaborateurs par candidat ont été autorisés à assister à ce second face-à-face entre IEM de Rajoelina et le MAP 2 de Ravalomanana. Conformément à ce qui a été convenu depuis jeudi dernier, aucun document n’a été autorisé. Comme lors du premier débat, les deux candidats ont eu 60 minutes de chaque pour répondre à des questions prédéterminées fournies par la CENI et l’ORTM. Ce dernier débat télévisé devait être une occasion pour Andry Rajoelina et Marc Ravalomanana de convaincre les électeurs par rapport à leur vision et leur projet de Société.
Interpellation. Quels sont les engagements que vous faites au peuple malgache pour les 5 ans de mandat ? C’est la première question à laquelle le N°13 et le N°25 devaient répondre. Andry Rajoelina a réitéré que tous les « Velirano » qu’il fait sont quantifiables et mesurables. « Des projets que l’on peut réaliser en 5 ans », a-t-il martelé avant d’ajouter que « les Malgaches n’ont plus besoin ni de démagogie ni de promesses, il faut des actions concrètes ». Quant à lui, Marc Ravalomanana a entamé le débat par une interpellation de la CENI qui a modifié les conditions initialement prévues pour le débat. Si l’on s’en tient à ce qui a été convenu à l’issue de la réunion de jeudi, la délégation de chaque candidat devait être fixée à 25 au lieu de 5. Ravalo a aussi interpellé le Premier ministre Ntsay Christian et le Président par intérim Rivo Rakotovao par rapport au processus d’organisation du scrutin. Il pointe du doigt le ministre de l’Intérieur qu’il accuse d’avoir réuni les Chefs districts et les Chefs « Fokontany » à Sambava, Farafangana, Mananjary et Fianarantsoa, sans apporter aucune preuve.
Contrat-programme. Quant au deuxième thème qui consiste à l’exercice des pouvoirs, Ravalomanana opte pour une Constitution qui accorde un large pouvoir de décisions au président de la République. On observe cependant une contradiction dans son intervention car en même temps, Ravalo entend mettre en place une décentralisation effective. Andry Rajoelina pour sa part n’envisage aucune réforme constitutionnelle. En effet, les deux candidats ne partagent pas le même avis concernant la nomination du Premier ministre. « Dada » souhaite un régime présidentiel fort où la nomination du PM relève du pouvoir exclusif du président tandis que « Zandry Kely » opte pour l’équilibre de pouvoirs et entend maintenir ce qui est prévue dans la Constitution actuelle. Si Marc Ravalomanana entend mettre en place un gouvernement de technocrates composé de 22 ministres au maximum, Andry Rajoelina quant à lui a affirmé que 80% de ses ministres sont déjà prêts. Il prévoit un contrat-programme où chaque département a un objectif bien précis à atteindre chaque année. Finis le copinage et le clientélisme pour la formation du gouvernement. Son gouvernement respectera aussi la parité hommes-femmes.
Social. Sur le plan social, les deux hommes se sont prononcés entre autres, sur les questions de la laïcité de l’Etat, la lutte contre la pauvreté, l’agriculture et l’élevage, la gestion foncière, la lutte contre la corruption, la création d’emplois, l’éducation et la Santé publique. En six mois, Andry Rajoelina s’est fixé un objectif d’instaurer des camions mobiles au niveau de chaque région et la construction de nouveaux hôpitaux « manara-penitra » au niveau des Districts et des Régions. Ravalomanana, quant à lui, favorisera la distribution de « lay misy ody moka » pour lutter contre le paludisme et la lutte contre le SIDA.
Davis R