Débat télévisé Rajoelina – Ravalomanana : Deuxième tour d’ « Ampamoaka » entre les 2 candidats demain
Les deux candidats se retrouveront demain soir à 20 heures sur le plateau de TVM pour un second face-à-face après la première confrontation du 9 décembre dernier.
Ultime passe d’armes entre les deux adversaires au deuxième tour de la présidentielle ce dimanche 16 décembre 2018. Andry Rajoelina et Marc Ravalomanana auront à débattre sur leurs « Vina et programmes ». L’occasion pour le numéro 13 de mettre en avant l’« Initiative pour l’Emergence de Madagascar » (IEM) ; et pour le numéro 25 de développer le « Madagascar Action Plan II ». Avec en filigrane les « 13 Velirano » pour le premier et le « Manifesto » pour le second.
Exercice du pouvoir. « Zandrikely » et « Dada » rivaliseront aussi d’arguments pour parler de leur politique respective. Notamment en ce qui concerne la composition du gouvernement ; l’exercice du pouvoir ; les îles éparses ; la corruption ; la réconciliation nationale ; la laïcité de l’Etat. L’Economie sera également à l’ordre du jour, avec la politique monétaire ; la politique foncière ; l’agriculture et l’élevage ; le social et l’éducation ; le genre où ils seront amenés à se prononcer, entre autres, sur le mariage pour tous.
Coup d’Etat. A travers ces thèmes qui leur ont été communiqués à l’avance, les deux concurrents « Ho eny Iavoloha » vont probablement faire des « Ampamoaka ». Marc Ravalomanana remettra sûrement sur le tapis, ce qu’il qualifie de « coup d’Etat de 2009 ». Andry Rajoelina ripostera immanquablement avec « l’auto-proclamation du 22 février 2002 » qui n’a pas été non plus cautionnée par la communauté internationale.
Bailleurs de fonds. A propos de communauté internationale, Marc Ravalomanana rappellera sûrement que les bailleurs de fonds avaient fermé le robinet durant la Transition en signe de sanction. Andry Rajoelina que les principaux bailleurs de fonds avaient suspendu les aides budgétaires dès décembre 2008 à cause du manque de clarté dans la gestion des finances publiques sur un certain nombre de transactions budgétaires dont l’acquisition de l’avion Force One II.
Hôtel de Ville. La question de la reconstruction de l’Hôtel de Ville qui a divisé les deux hommes dimanche dernier, pourrait également resurgir durant ce second débat. Le numéro 25 va réaffirmer qu’il avait bel et bien débloqué cinq milliards pour la CUA face au numéro 13 qui soutiendra que le président de la République de l’époque n’avait rien donné à la CUA qu’il devait même déclasser en Commune de seconde catégorie.
2002 contre 2009. Comme l’indique son slogan de campagne « Mpanangana fa tsy mpandrava isika »,Marc Ravalomanana va aussi retracer ce qui a été détruit en 2009 par son adversaire. Ce dernier pourrait également remonter à la période 2001 – 2002 durant laquelle le candidat du KMMR avait déclaré sur la Place du 13 mai : « Ravantsika daholo aloha dia avy eo manangana ».
Notam. Il n’est pas non plus exclu que l’ancien exilé en Afrique du Sud revienne sur le Notam qui ne lui avait pas permis de rentrer plus tôt à Madagascar. L’ancien président de la Transition ne manquera peut-être pas de lui rendre la monnaie de sa pièce en rappelant que, son adversaire avait aussi empêché l’avion de Pierrot Rajaonarivelo de se poser à l’aéroport d’Ambalamanasa à Toamasina en 2006, alors que l’ex-vice PM s’était porté candidat à l’élection présidentielle.
Débat d’idées. En tout cas, ce second débat télévisé qui pourrait faire pencher la balance des votes d’un côté ou de l’autre, sera l’occasion pour les deux candidats de parler de tout sauf de rien, face aux téléspectateurs et leurs 27 partisans de chaque qui chaufferont la salle. Et sur laquelle planera probablement le communiqué de l’Ambassade de France qui, « comme les autres grands partenaires de Madagascar, invite les candidats à mener une campagne respectueuse et centrée sur le débat d’idées ». Le communiqué publié sur le site mg.ambafrance.org de préciser qu’« à notre connaissance, aucun candidat n’est concerné par une procédure de la justice française ».
R. O