• Cours de change
  • 5179.76 AR
  • |
  • $4464.78 AR
Copyright Image : © Gen Z Madagascar
Image
Nationale

Contestations à Antananarivo : Amnesty International appelle à l’abrogation d’une loi répressive

05/10/2025 08:50 © Moov.Mg

Alors que le mouvement de contestation initié le 25 septembre 2025 se poursuit à Antananarivo, Amnesty International dénonce un recours excessif à la force contre les manifestants et appelle les autorités à abroger une ordonnance datant de 1960, jugée contraire aux engagements internationaux du pays.

Une nouvelle journée de mobilisation

La capitale malgache a été le théâtre de nouvelles manifestations hier samedi 4 octobre 2025. D’un côté, des partisans du président Andry Rajoelina se sont rassemblés en milieu de journée dans plusieurs quartiers d’Antananarivo, exprimant leurs craintes quant aux conséquences économiques d’une instabilité politique prolongée. De l’autre, les jeunes du collectif « Génération Z » ont tenté de rejoindre la place d’Ambohijatovo, mais leur accès a été bloqué par un important dispositif sécuritaire. Des regroupements ont néanmoins eu lieu un peu partout.

Ces mobilisations interviennent dans un contexte marqué par des violences qui ont déjà coûté la vie, à au moins 22 personnes et fait plus de 100 blessés, dont des enfants, selon Amnesty International. L’organisation de défense des droits humains accuse les forces de sécurité d’avoir utilisé une force « illégale et excessive » pour disperser les protestataires. Elle demande l’ouverture d’enquêtes indépendantes et efficaces afin d’établir les responsabilités.

Une loi obsolète mise en cause

Au cœur des critiques figure l’Ordonnance n° 60-082 du 13 août 1960, toujours en vigueur, qui encadre la liberté de réunion pacifique et d’association. Amnesty estime que ce texte confère des pouvoirs disproportionnés aux forces de sécurité et permet de criminaliser la participation aux manifestations. Selon l’organisation, son application contrevient aux obligations internationales et régionales de Madagascar en matière de protection des droits humains.

Face à cette situation, Amnesty International exhorte les autorités malgaches à abroger la loi en question et à mettre en place un cadre juridique garantissant le respect du droit de manifester. L’ONG appelle notamment à s’aligner sur les Lignes directrices de l’Union africaine pour le maintien de l’ordre lors des réunions en Afrique, qui fixent les normes en matière d’usage proportionné de la force par les agents de sécurité. « Manifester n’est pas un délit – c’est un droit », a déclaré Tigere Chagutah, directeur régional pour l’Afrique de l’Est et l’Afrique australe. L’organisation plaide pour une gestion pacifique des mobilisations et encourage les autorités à privilégier l’écoute et le dialogue avec les protestataires.

Lire la suite

Articles Similaires