Sécurité alimentaire : Madagascar parmi les bénéficiaires d’une initiative continentale lancée par la BAD et l’Union africaine
Du 26 au 29 août 2025, à Nairobi, la Banque africaine de développement (BAD) et la Commission de l’Union africaine (CUA) ont lancé le projet de renforcement des normes de sécurité alimentaire et de nutrition en Afrique (SFNA). Il s’agit d’une initiative visant dix pays, dont Madagascar, pour améliorer la santé publique, le commerce et la résilience alimentaire.
Un projet stratégique face aux défis sanitaires
Le continent africain fait face à un lourd fardeau en matière de maladies d’origine alimentaire. Selon l’Organisation mondiale de la santé, celles-ci provoquent chaque année environ 137 000 décès et 91 millions de cas de maladies. Le projet SFNA répond à cette urgence par une approche structurée, centrée sur l’harmonisation des normes de sécurité alimentaire et le renforcement des capacités techniques.
Lors de la cérémonie d’ouverture, le directeur du Bureau d’appui au Secrétariat conjoint de la Banque, a insisté sur l’importance de bâtir des systèmes alimentaires résilients « de la ferme à la table ». Il a également souligné l’alignement du projet avec la stratégie décennale 2024-2033 de la BAD et l’Agenda 2063 de l’Union africaine.
Trois axes prioritaires et dix pays ciblés
Doté d’un financement de 8,57 millions de dollars du Fonds africain de développement, le projet SFNA s’articule autour de trois volets majeurs. Notamment, l’harmonisation des normes de sécurité alimentaire et le renforcement des laboratoires ; la promotion d’une culture de sécurité alimentaire, de nutrition et d’égalité des genres ; et la gestion de projet efficace et transparente.
Dix pays ont été sélectionnés comme bénéficiaires, y compris le Cameroun, le Tchad, Madagascar, le Mali, la Mauritanie, le Mozambique, le Sénégal, la Somalie, le Soudan du Sud et la Tanzanie. Pour Madagascar, où l’insécurité alimentaire chronique touche plusieurs millions de personnes, ce projet représente une opportunité d’appuyer les efforts nationaux de contrôle de la qualité des denrées et de réduction des risques sanitaires.
Approche « Une seule santé » et inclusion sociale
La Dre Janet Edeme, Directrice par intérim du Département Agriculture et Sécurité alimentaire de la CUA, a rappelé que l’accès à une alimentation saine et équilibrée est un droit humain fondamental. Elle a mis en avant l’importance de protéger en priorité les populations vulnérables, notamment les enfants, femmes enceintes et personnes âgées, grâce à l’approche intégrée « Une seule santé ».
L’atelier de Nairobi a permis aux pays participants, y compris Madagascar, de présenter leurs plans de travail et leurs budgets initiaux. Les discussions ont mis l’accent sur le renforcement des laboratoires, la prévention des contaminations, comme celles dues aux aflatoxines, et la mobilisation des acteurs locaux pour garantir la durabilité. En effet, grâce au projet, Madagascar pourra bénéficier d’un appui renforcé pour améliorer la sécurité alimentaire et soutenir sa transformation socio-économique.